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Besançon : Contre la rénovation urbaine et ce qui va avec

mercredi 5 mars 2014

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La ville de Besançon est en voie d’aseptisation et d’embourgeoisement, où les pauvres se font dégager pas seulement par les bleus et autres CRS, mais par les urbanistes, promoteurs, architectes et commerçants qui viennent mettre en application leurs projets qui n’ont pour but que de laisser place àl’argent et àceux qui en ont.

La rénovation urbaine passe avant tout par la construction du tramway prévu pour 2014, qui a été menée durant ces dernières années par l’entreprise Eurovia, filiale de Vinci : on peut y voir une modification de l’espace urbain avec une architecture qui ne laisse aucune place aux rencontres, àl’occupation de la voie publique, avec une surveillance et un contrôle qui s’accentuent par la multiplication des caméras, par les nombreux spots d’éclairage tout le long du trajet du tramway ayant pour but de diminuer les zones franches… La mise en place des puces électroniques pour chaque carte d’abonnement au réseau de transport en commun ‘Ginko’ fait aussi partie du contrôle sur nos vies et en l’occurrence sur nos déplacements.

La gentrification est bien sà»r aussi le fait des commerçants, toujours prêts àfaire dégager « zonards  », SDF ou autres indésirables qui s’attarderaient sur la voie publique : nombre d’entre eux foutent des produits nocifs sur leur marche et terrasse et appellent les flics.

En matière de logements, les promoteurs immobiliers se partagent la part du gâteau. L’entreprise Eiffage, qui est aussi connue pour construire des taules, spécule entre autres sur la construction du centre commercial et de ces lofts luxueux de la place Pasteur. En effet y est prévu ce gigantesque parking souterrain pour riches et consommateurs qui débouchera sur la rue claude pouillet. Autant dire que cette rue occupée jusqu’àprésent par les fêtard-e-s devra faire place nette aux habitant-es friqué-es et àleurs véhicules. On peut également parler de la construction des logements de la rue Proudhon (côté rue Bersot), qui sont construits par l’entreprise immobilière SMCI àdes prix exhorbitants au mètre carré, soit plus de 3000 euros.

Dans le quartier Battant, les promoteurs profitent de l’arrivée du tramway pour augmenter les loyers. Par ailleurs, un supermarché pour riches ‘Casino Shop’ est actuellement en construction au 6 rue de la Madeleine…

La ville reste avant tout un instrument des puissants pour canaliser les révoltes contre ce monde. Cependant on peut tous agir directement contre cette ville carcérale que le pouvoir tente de nous imposer : par des tags, par le sabotage et la destruction des multiples tentacules de la domination capitaliste et étatique qui s’offrent ànous.
Ne pas se résigner, ne pas fuir ce carcan dans lequel nous sommes embourbés mais attaquer ces projets en mettant en avant que c’est le fruit pourri du même processus : celui d’une gigantesque ville-prison en construction.

Tant qu’ils spéculeront sur nos vi(ll)es,
Qu’ils se méfient de nos mauvaises intentions

[Affiche trouvée sur les murs de Besançon, reprise du Chat Noir Émeutier.]