Accueil > Articles > Vieilleries > Verso il nulla creatore

Verso il nulla creatore

Par Renzo Novatore (1921)

mardi 28 octobre 2008

Toutes les versions de cet article : [Deutsch] [English] [Español] [français]

Mais aujourd’hui le crépuscule est rouge...
Le coucher de soleil est ensanglanté...
Nous sommes tout près de la tragique célébration du grand crépuscule social.
Déjàle temps a sonné avant l’aube les premiers coups d’un jour nouveau sur les cloches de l’histoire.
Basta, basta, basta !
C’est l’heure de la tragédie sociale !
Nous détruirons en riant.
Nous incendierons en riant.
Nous tuerons en riant.
Nous exproprierons en riant.
Et la société croulera.
La patrie croulera.
La famille croulera.
Tout croulera, parce que l’Homme libre est né.
Est né celui qui, àtravers les pleurs et la douleur,
a appris l’art dionysiaque de la joie et du rire.
L’heure est venue de noyer l’ennemi dans le sang...
L’heure est venue de laver notre âme dans le sang.
Basta, basta, basta !
Que le poète transforme sa lyre en poignard !
Que le philosophe transforme sa sonde en bombe !
Que le pêcheur transforme sa rame en une formidable hache.
Que le mineur sorte des antres étouffantes des mines obscures armé de son fer brillant.
Que le paysan transforme sa bêche féconde en une lance guerrière.
Que l’ouvrier transforme son marteau en faux et en haches.
Et en avant, en avant, en avant !
Il est temps, il est temps — il est temps !
Et la société croulera.
La patrie croulera.
La famille croulera.
Tout croulera, parce que l’Homme Libre est né.
En avant, en avant, en avant, ô joyeux destructeurs.
Sous le noir étendard de la mort, nous conquérerons la Vie !
En riant !
Et nous en ferons notre esclave.
En riant !
Et nous l’aimerons en riant !
Parce que les hommes sérieux ne sont que des gens qui savent agir en riant.
Et notre haine rit...
Elle rit rouge. En avant !
En avant, pour la destruction totale du mensonge et des fantasmes !
En avant, pour la conquête intégrale de l’Individualité et de la Vie !

Renzo Novatore, extrait de Verso il nulla creatore, 1921.


Ce texte est extrait de la brochure Et notre haine rit..., Textes de Renzo Novatore, poète et bandit anarchiste, parue récemment chez Ravage Éditions, on peut la télécharger ici.