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Vacances àvie !

vendredi 25 décembre 2009

On est une fois de plus le premier septembre. Pour beaucoup,
c’est le début d’une année éreintante et chiante derrière les
bancs d’écoles. La joie d’une libération temporaire, le temps des
vacances, s’achève ànouveau, et réapparaît le jeu de l’obéissance
et de la punition.

Mais on nous rabâche trop souvent les côtés « positifs  »
des institutions scolaires. La dite scolarité est décrite comme
un privilège (alors qu’en fait, il s’agit d’un enseignement obligatoire), qui se soucierait de
l’avenir des jeunes. Mais dans le monde réel, les écoles sont les lieux où l’on nous prépare
àmarcher comme des esclaves salariés au rythme de cette société capitaliste. On nous y
apprend àaccepter les ordres, àobéir ; on y est disciplinés et habitués au rythme « de 9 à
5  » dans lequel nous devons perdre notre vie. L’épanouissement personnel est soumis aux
besoins du marché du travail. Aucun choix n’est laissé pour que nous puissions apprendre
ce que, nous, nous trouvons important et intéressant, mais par contre on nous apprend à
nous prostituer dans un bureau d’intérim ou pour des patrons. Derrière les bancs de l’école,
pendant 15 ans, on nous forme àdevenir les marionnettes dont ont besoin les patrons pour
maintenir leurs usines, leurs firmes, leurs entreprises. Et donc àgarantir l’existence de ce
système capitaliste.

On encourage la compétition entre les élèves et le contrôle social est récompensé. De
sorte que les élèves se dénoncent entre eux et oublient que le véritable ennemi siège face à
la classe.

Les écoles sont les lieux où la rébellion est punie ou étiquetée comme une caractéristique
de la puberté, niant ainsi que la rébellion est une conséquence de l’instinct humain de liberté.
Un instinct qu’on s’efforce aussi vite que possible de contenir. Nous avons la permission
d’émettre des critiques limitées sur la société mais pas d’en remettre l’existence en question.
Les écoles sont les lieux par excellence où apprendre àêtre critique sans trop faire trembler
les fondements.

Les fondements d’une société qui use, ou mieux abuse, de ses institutions scolaires
pour nous enfoncer dans le crâne ses valeurs et ses normes comme elle nous offrirait
des pains sucrés ; pour construire des prisons mentales dans nos têtes et tout cela pour
nous faire suivre le droit chemin. C’est une société qui réprime la différence, enferme et
déporte des gens parce qu’ils n’ont pas les bons papiers, exclut les plus faibles socialement
et économiquement ou les étouffe dans ses filets soi-disant sociaux mais qui veut surtout
déterminer les limites dans lesquelles nos vies peuvent pourrir. Et, comme si ce n’était pas
encore suffisant, elle nous harcèle avec le contrôle (comme les caméras àchaque coin de rue
et des flics) et, pour les gens qui osent encore en attaquer les bases, il y a toujours les camps
de punitions comme les institutions pour jeunes, les centres fermés et les autres prisons. A
l’école, on nous apprend ànous contenter de ce genre de vie, une vie pleine de rêves et de
désirs diminués. Une vie où les rêves consistent àfaire carrière, àconsommer àen crever et
àfinir au fond de l’oubliette.

Il est important de ne pas se résigner pour montrer que nous ne laissons pas paralyser nos
rêves et nos désirs, que nous avons décidé pour nous-mêmes de ne plus nous laisser faire la
leçon ! Il est important de montrer que nous sommes bien plus qu’un rouage du processus
de production de masse.

Pense par toi-même, apprends par toi-même, fous le boxon dans ta classe !!

[Texte d’une affiche trouvée sur les murs de Gand (Belgique)]