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Un seul principe de précaution : le refus sans concessions !

mardi 9 juin 2009

Ce tract a été diffusé àla manifestation du 31 janvier, àMortain
(Basse-Normandie), contre l’extension de la centrale nucléaire de Flamanville et
contre le doublement de la THT qui va avec. Quatre ou cinq mille personnes environ
étaient présentes.

Ça continue ! A Flamanville, l’Etat n’a pas la moindre intention
d’abandonner la construction de l’EPR [1]. Pas plus que celle
de la THT [2] de 400 000 volts qui va avec. Cela, malgré les
refus affirmés, les manifestations, les sabotages de pylônes…,
en Manche et en Mayenne, régions déjàravagées depuis
longtemps : usine de retraitement àLa Hague, réacteurs
àFlamanville, arsenal àCherbourg, lignes électriques
quadrillant la campagne, poubelles radioactives en mer,
trains de déchets nucléaires en partance ou en provenance du
Cotentin…

Mais EDF et RTE [3] se moquent des ravages divers et variés
qu’ils produisent, puisque EPR et THT s’inscrivent dans la
poursuite des programmes nucléaires civils et militaires à
l’échelle mondiale. Puisqu’il s’agit de répondre aux besoins
d’énergie électrique des usines jusqu’aux portes de l’Europe, à
ceux de la circulation des marchandises, y compris humaines,
et de ses trains énergivores – TGV –, àceux des systèmes de
communication et de surveillance des populations…

Dans le monde, beaucoup de gens connaissent déjàles effets
dévastateurs du nucléaire et des lignes électriques, qu’elles
soient àl’air libre ou camouflées dans le sol. Pour en avoir
souffert eux-mêmes, pour avoir vu leurs proches, les bêtes et
les plantes tomber malades, crever àpetit feu. Ou brutalement
au cours de catastrophes, comme àTchernobyl. Bon nombre
ont déjàtenté de refuser, en France et ailleurs, des centrales,
des centres de stockage, des transports de déchets, des THT,
comme celle que l’Etat tente de construire en Catalogne,
promettant de l’enterrer dans la partie française des Pyrénées,
au nom de la défense du tourisme et du prix du mètre carré
àvendre aux bobos. Mais les oppositions au nucléaire n’ont
jamais été entendues, ont été réprimées ou ont échoué pour
avoir écouté les promesses des politiciens.

Pourtant, les Verts, dans l’Ouest, refont le coup du moratoire
sur la THT. Avant-hier, ils s’abstenaient lors du vote au conseil
régional sur l’EPR, ce qui a permis d’en lancer la construction.
Hier, ils défendaient l’enfouissement comme la solution
miracle. Aujourd’hui, ils affirment qu’il ne change rien aux
dangers électromagnétiques ! Parce que l’Etat ne l’accepte
plus pour des raisons de fric. Leur dernier hochet : suspendre
momentanément le projet de THT jusqu’àla publication des
résultats de l’enquête de l’INSERM, prévue pour mars 2009,
ou d’instituts « indépendants  », et de votes au Parlement.
Après le procès de Tulle [4], d’autres, comme Dufour, président
de la Confédération paysanne, appellent àcréer des fermes
expérimentales pour étudier les effets des THT « sous contrôle
d’instituts de recherche indépendants  » [5].

Les discussions dans les commissions de la Chambre et les
tests supplémentaires sur les paillasses de laboratoire, où
l’on massacrera quelques spécimens d’« espèces sensibles
aux champs électromagnétiques  » [6] n’ajouteront rien
aux tests grandeur nature que l’industrie nous fait subir
depuis longtemps, et que le nucléaire a généralisé. Depuis
Hiroshima, c’est le monde entier qui est pris comme champ
d’expérimentation. Des études épidémiologiques, des
expériences confinées sur les effets des THT, RTE et l’INRA en
réalisent déjàdans des labos et des fermes. Leurs conclusions
sont toujours les mêmes : « Impossible de trancher !  » Donc,
feu vert pour les ravageurs de la planète.

Dans l’Ouest, les premiers concernés devraient attendre le
verdict des parlementaires et des chercheurs, payés par l’Etat
ou par les associations écologistes, pour donner leur avis et
pour bouger ! Les politiciens proposent des moratoires pour
accompagner les projets de l’Etat, pas pour les combattre.
Pour entraver les luttes au nom de l’autorité des experts, et
des contre-experts, pas pour les aider. Les Verts annoncent
d’ailleurs la couleur : « Réviser les normes d’exposition aux
THT et leur donner le statut juridique adéquat  » [7]. Du refus,
on passe au marché de dupes, au maquignonnage entre
politiciens d’opposition et Etat, pour faire passer la pilule
amère avec quelques concessions. Pendant la suspension de la
lutte, le projet continuera àavancer, les fournisseurs de RTE
àproduire, les mercenaires des labos àchercher, les satellites
àcartographier les zones àravager… Lorsque le couperet des
experts tombera, il sera plus difficile de bouger. Les mêmes
qui proposent le moratoire expliqueront alors qu’il est « trop
tard  ». Exactement comme au cours des précédentes luttes
contre le nucléaire et contre les OGM, où les moratoires, les
conférences citoyennes, etc., camouflaient la politique du fait
accompli.

Quant ànous, nous serons toujours du côté de ceux et de celles
qui luttent résolument contre ce que l’industrie et l’Etat veulent
leur imposer au nom du progrès, du bien-être général…,
en particulier lorsqu’ils utilisent le sabotage sans attendre.
Lutter contre les THT, ce n’est pas simplement s’opposer à
l’aggravation du désastre. A travers le nucléaire et le transport
de l’énergie, l’Etat, en collaboration avec les prétendues
oppositions citoyennistes, quadrille, contrôle et domine nos
propres vies, dans l’Ouest comme ailleurs. Combattre cela
avec le monde qui les produit, c’est reprendre goà»t àla liberté
de penser et d’agir par soi-même. Sans concessions…

Collectif Contre la Société Nucléaire

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[1European Pressurized Reactor, dernier né
des réacteurs EDF.

[2Très Haute Tension : lignes primaires de
distribution partant des centrales.

[3Réseau de transport d’électricité : filiale
d’EDF.

[4Le TGI a condamné RTE au bénéfice des Marcouyaux, la THT passant au-dessus de
leur ferme. En attendant l’appel… Ouest-France, le 17/11/2008

[5Ouest-France, le 17/11/2008

[6Ouest-France, le 17/11/2008

[7L’Ecologie Mayenne, 12/01/2009