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Sortir de sa misère... c’est d’abord s’attaquer àceux qui la gèrent

vendredi 2 avril 2010

Dans cette société, celui qui ne travaille pas (que ce soit un choix ou non) doit comprendre qu’il n’est rien, et que même la possibilité de s’occuper de sa misère matérielle et morale lui est retirée.

Pour que le système fonctionne, c’est àdire pour que la minorité d’ordures qui en profite continue às’engraisser en exploitant tranquillement, il faut bien que les exploités n’aient ni le désir ni le temps de se révolter. Il faut bien que chacune de leurs journées soit encadrée, contrôlée, qu’ils reçoivent leur lot quotidien d’humiliations, de tracasseries et d’insultes, afin que le soir ils se sentent suffisamment minables et impuissants pour ne pas penser un seul instant àse venger et àsortir du cauchemar dans lequel les capitalistes nous plongent en permanence.

Le salariat permet ànos dirigeants d’amener àbon compte la majorité de ceux qui y sont astreints àcet état de désespoir passif. Pour les autres - ceux qui n’ont pas de patrons qui leur crachent àla figure toute la semaine - l’Etat et sa cohorte de valets font un excellent substitut.

Ainsi, si tu ne vas pas te faire humilier au boulot, on viendra chez toi te faire comprendre que tu n’es pour eux qu’une larve tout juste bonne àfermer sa gueule, àobéir et àmendier. Quand ce n’est pas l’assistante sociale de la CAF qui vient te réveiller, histoire de vérifier que tu ne te sois pas payé une Ferrari avec ton RSA, c’est un enfoiré d’huissier qui vient t’annoncer qu’une table et un frigo, plus la montre de ton grand-père, c’est encore trop de luxe. Après ce genre de réveil, il faudra affronter la mesquinerie et le sadisme de mille autres collaborateurs du pouvoir : du regard glacé du contrôleur au mépris des travailleurs sociaux, du paternalisme de l’Armée du Salut àla gifle du vigile du supermarché.

Jusqu’àquand ?

Car au fond, leur machine de soumission et de mort ne paraît invincible que tant qu’on a rien fait contre elle. Mais si on commence às’attaquer même àses rouages les plus infimes, on se rend compte que toutes ces petites pièces prises séparément sont vulnérables, que le grand monstre intouchable est en réalité fait de mille petites bêtes (fonctions, structures, bâtiments) ànotre portée !

L’huissier qui t’as pris tes meubles peut se retrouver bien seul dans son cabinet avec ses piles de dossiers... un vigile un peu trop zélé n’est rien si tu décides d’aller chercher de quoi manger avec une dizaine de potes ! Bref, il suffit de réfléchir un peu, de s’organiser collectivement, de prendre quelques précautions, afin d’agir efficacement pour faire payer ceux qui nous pourrissent la vie ou leur arracher quelques richesses qu’ils nous ont volées.

Bien sà»r, le système économique et social ne va pas changer du jour au lendemain parce que toi et quelques autres êtes passés àl’offensive. C’est en liant nos forces et nos luttes que nous nous donnerons les moyens de vaincre ce système dans sa globalité.

Qu’avons-nous de mieux àfaire que détruire ce monde de merde et prendre notre revanche ?

Si ne plus courber la tête n’est qu’un petit geste, c’est le premier àfaire pour cesser de ramper et se réapproprier un peu de sa vie...

Contre les bourgeois qui s’engraissent sur nos côtes
Contre leurs valets qui nous emmerdent chaque jour...
Action directe et collective.

[Tract distribué dans le nord-est parisien courant 1999]