Accueil > Articles > Kultur > Programme de janvier à avril 2020 aux fleurs Arctiques (Paris)

Programme de janvier àavril 2020 aux fleurs Arctiques (Paris)

mardi 21 janvier 2020

  • Permanences : jeudi de 16h à19h
  • Ciné-club : lundi à19h
  • Groupes de lecture : dimanche à16h30

Téléchargez le programme ici et ici.

Ça grève, ça bloque, ça manifeste, parfois même plus ou moins « sauvagement  » et depuis un bon moment déjàles ingrédients d’un mouvement social relativement inespéré se déploient : ça fait plus d’un mois qu’en France la situation n’est assurément plus « normale  ». Et pourtant les forces d’une normalisation irrationnelle face aux circonstances sont tenaces : du panneau « grèves : pensez au covoiturage  » allumé en permanence sur toutes les autoroutes et périphériques, aux différentes applications pour faciliter la vie en temps de blocage des transports, en passant par les reportages télévisuels ineptes sur comment Micheline réussit quand même àaller bosser et trouve ça finalement cool de le faire jusqu’àla fin du troisième âge, on dirait que cette exceptionnalité-làaussi est en danger de se faire happer, renormaliser, par un pouvoir qui cherche toujours plus ànous adapter pour faire de n’importe quelle situation un état de fait àpartir duquel il faudrait chercher àce que tout se passe comme d’habitude, quitte àce que les nouvelles habitudes soient de marcher des heures pour aller au boulot. La randonnée c’est bon pour la santé et vive le vélo en mangeant 5 fruits et légumes par jour… pour aller travailler ! C’est une nouvelle embà»che au dépassement de ce mouvement, en plus des syndicats toujours prêts ànégocier pour que cesse ce qui ne doit rester qu’un « conflit social  » renforçant leur position. Alors ànous de battre en brèche cette logique mortifère et de vivifier l’anormalité actuelle, pour éviter qu’on se rendorme en état de grève cérébrale, nos corps et nos organes toujours plus exploités par l’État et le Capital.

C’est dans cette perspective qu’on propose aux Fleurs Arctiques plusieurs discussions plus ou moins actuelles ou inactuelles selon les cas. Toujours il s’agira de puiser des forces et des perspectives pour que ce monde finisse de se fissurer. Le 24 janvier, il s’agira de poursuivre la réflexion entamée en novembre sur les moyens de lutter contre le déploiement du Service National Universel (SNU), parce que c’est un des moyens qui cherche àse mettre en place pour pacifier et domestiquer durablement les générations àvenir en les enrôlant dès l’adolescence dans la défense de la patrie et la contribution àl’effort national pour perdurer. On souhaite faire de cette deuxième discussion une séance de travail autour de documents et réflexions tirés de l’histoire de l’antimilitarisme, dont il s’agit aujourd’hui de retrouver la vivacité. Le 14 mars, se déroulera la discussion contre les frontières, leurs prisons et le monde qui les produit (initialement prévue le 14 décembre), des luttes qui s’y sont opposées, de la nécessité de voir revivre des initiatives offensives dans une période où « le peuple de France  » se construit toujours plus dans le rejet de toute altérité, en même temps que le Capital demande toujours plus de main àexploiter àflux tendu. On parlera des luttes du passé et de celles qui pourraient naître dans le présent — notamment autour des textes « Le Vaisseau des morts a brulé  » et « De Passage  » —, des formes d’intervention qu’on pourrait imaginer pour renforcer les refus qui existent déjàautour des questions migratoires (dans les centres de rétention et aux frontières par exemple). Le 24 avril, on se penchera sur la question de l’internationalisme, des formes qu’il peut prendre pour que des rapports entre les luttes et révoltes d’ici et d’ailleurs puisse s’incarner dans des pratiques subversives ici et ailleurs. Et puis, àtravers plusieurs discussions, des groupes de lecture et certains films du programme, nous entamerons un cycle autour de la question de la violence, notion utilisée comme repoussoir absolu pour discréditer, et « délégitimer  » toute opposition àl’ordre pacifié de ce monde (c’est une des grandes illusions démocratiques de faire croire que la révolution pourrait, si elle fait l’effort de bien se tenir, être « légitime  » aux yeux du pouvoir qu’elle renverse…), et terme qui renvoie àdes pratiques qui sont indubitablement celles de toutes les révoltes et de toutes les périodes révolutionnaires. Le 7 février, on réfléchira aux ambiguïtés parfois piégeuses de cette notion de violence (LA violence existe-t-elle autrement que comme un fantasme né de la peur ?) et le 27 mars, on s’intéressera plus spécifiquement àla question du courage, des puissances et impuissances révolutionnaires.

Dans les groupes de lecture, ouverts àtous ceux qui seraient intéressés, nous continuerons àlire des textes autour des deux sujets en cours, la morale et le travail en essayant de les relier àune réflexion plus générale sur la question de l’éventualité d’universalisme révolutionnaire. Nous aborderons également la question de la violence, qui n’est pas sans lien avec les deux sujets précédents.

Le ciné-club qui consiste àregarder des films et surtout en discuter, aura lieu tous les lundis à19h, avec des films divers puisque 3 « cycles  » sont en cours, l’un sur les kaiju, le deuxième autour de la famille, le troisième autour des films post-apocalyptiques, et un nouveau cycle (vaste…) commence autour de la représentation de la violence au cinéma.

Il est toujours possible de venir aux permanences de la bibliothèque pour rencontrer ceux et celles qui y participent régulièrement, discuter du projet, faire part d’initiatives auxquels ce lieu pourrait contribuer, consulter les ouvrages et brochures de la bibliothèque ou de la distro.

Toujours du côté des luttes et des révoltes, partout où elles fleurissent !

Portfolio