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Paris : Un second procès de la lutte contre la machine àexpulser

dimanche 11 juin 2017

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Un premier procès concernant une des instructions judiciaires sur la lutte contre la machine àexpulser se déroulera le 23 juin 2017 àParis, contre quatre personnes. Après diverses requalifications et autres non-lieu, trois sont accusées d’avoir « tracé en réunion des inscriptions sur des façades et mobiliers urbains  » (soit des tags) en janvier 2011, et deux d’avoir « volontairement détérioré un distributeur bancaire au préjudice de la Banque Postale  » (un collage d’affiches) en février 2010 lors d’une balade.

Parallèlement àcela, le 30 mai 2017, la juge d’instruction Gendre a rendu sa propre ordonnance de renvoi contre sept nouveaux compagnons et camarades devant le tribunal. Si la date de ce procès-làsera fixée ultérieurement (peut-être ces prochaines semaines), on peut d’ores et déjàen dire quelques mots.

Ce deuxième procès concerne la seconde instruction judiciaire qui avait abouti aux cinq perquisitions de juin 2010, puis àl’arrestation de deux personnes supplémentaires les 28 octobre 2010 et 19 janvier 2011 (l’une d’elle effectuant une semaine de prison préventive). Les chefs d’inculpation allaient de « dégradations ou destructions volontaires graves de bien commises en réunion  » aux refus ADN et d’empreintes, en passant par des « violences volontaires en réunion  », suite aux visites inamicales àl’agence Air France de Bastille et àla boutique SNCF de Belleville, ainsi que d’une pauvre vitrine d’un magasin Bouygues redécorée dans un même élan. Ces deux actions se sont produites le 17 mars 2010, quelques heures après la condamnation de dix sans-papiers àdes années de prison ferme pour l’incendie du centre de rétention de Vincennes.

Plus largement, elles s’inscrivent au sein d’une lutte contre la machine àexpulser qui, de 2006 à2011, a touché des centaines d’objectifs de manière variée, par le feu ou le marteau, le sabotage àl’acide ou àla colle, sans compter les balades sauvages, les manifestations et les discussions publiques, les collages d’affiches ou la diffusion de tracts et autres propositions de lutte adressées àla rue. Une lutte sans sujet ni centre politique, qui proposait àchacun l’auto-organisation sans médiation et l’action directe diffuse àpartir d’un angle particulier, la machine àexpulser, une lutte au nom de la « liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers  ».

Désormais, après quatre années d’instruction (2010-2014) et des contrôles judiciaires levés en octobre 2015, alors que les recherches des petits soldats de la section anti-terroriste de la brigade criminelle sont restées vaines contre les auteur-e-s de toutes ces attaques, c’est surtout une lutte avec ses contenus et ses propositions sans concession qui seront jugés lors de ce second procès, sept ans après les faits. Après une série de non-lieu partiels rendus en bout de course, les sept camarades et compagnon-ne-s sont finalement tous renvoyé-e-s en procès pour les refus ADN et de signalétique (dont quatre uniquement pour cela), deux pour avoir « volontairement dégradé ou détérioré des locaux professionnels de la société Air France  » et un pour avoir « volontairement dégradé ou détérioré des locaux professionnels de la SNCF et de Bouygues Télécom  ». D’autres informations et textes suivront plus tard.

De la Méditerranée devenue un gigantesque cimetière marin àla mise en camps des migrants qui forcent les frontières terrestres, de la construction de 33 nouvelles prisons aux technologies de la ville-prison et àl’extension du contrôle et des frontières intérieures,...
... saboter la machine àexpulser et àenfermer reste plus que jamais d’actualité.

Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers,
La solidarité c’est l’attaque.

Quelques anarchistes,
10 juin 2017

[Repris d’Indymedia.]