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Montréal : « La paix sociale est derrière nous »

brèves sur les événements du 25 février au 5 mars

samedi 9 mars 2013

25 février

Pendant la nuit, les façades du bureau du Ministère de l’éducation et celles du bureau du député et ex-président de la Fédération étudiante collégiale du Québec pendant le printemps 2012, Léo Bureau-Blouin, ont été aspergées de peinture rouge. Les vitrines du bureau du Ministre des relations internationales et du Commerce extérieur et ex-journaliste, Jean-François Lisée, ont été fracassées et « Enlisée dans l’austérité Â » a été peint sur l’édifice.

25-26 février

Après avoir collaboré àla démobilisation et àla légitimation du présent gouvernement par leurs positions électoralistes l’été dernier, les étudiants de service de la FECQ et la FEUQ se prêtaient àun autre exercice de propagande de l’État pour légitimer ses mesures imposées, cette fois la hausse des frais de l’éducation lors du « Sommet sur l’enseignement supérieur Â ».

Pendant les deux jours que durait le sommet, des manifs de plusieurs milliers ont défilé dans un Montréal encore plus militarisé et, pendant les deux jours, elles furent attaquées par les flics àcoup de matraques, de bombes et des balles de plastique. Quelques bouteilles, balles de neiges et de peinture ont été lancées aux flics et la deuxième journée certains.es ont tenté d’ériger des barricades devant les charges de l’antiémeute.

Pour qui répondait àl’appel de l’ASSÉ, ceux/celles qui veulent réformer l’oppresseur, la manif réclamait la gratuité scolaire. Pour d’autres c’était plutôt une réaffirmation que la lutte contre l’autorité imposée sur nos vies continue.

Selon les flics, une dizaine d’arrestations ont eu lieu.
Un des arrêtés se trouvait en possession de deux molotovs, selon les flics, qui ont ensuite ajouté àl’accusation de possession d’explosifs, des accusations de menaces et d’incitation au terrorisme pour des commentaires faits sur facebook. Le 24 une autre personne avait reçu la visite de la police après des propos sur facebook par rapport aux prochaines manifestations.

À noter aussi que le 26 en début de journée la GRC [Gendarmerie Royale du Canada] a intercepté un bus en provenance de Sherbrooke qui se rendait àMontréal pour la manifestation. Une personne àété arrêtée.

Le soir du 26 une caméra de sécurité fut sabotée et un énorme (A) fut peinturé sur le mur du Cégep [collège d’enseignement général et professionnel] du Vieux Montréal. Voir la revendication ici.

27 février

L’Équipe intégrée sur la sécurité nationale de la GRC a commandé plusieurs perquisitions, dont une au local de l’association étudiante du Cégep de Lionel-Groulx (avec médias sur place pour les photos). Une personne fut aussi arrêtée pour interrogation. Selon la GRC ces mesures sont prises en relation àl’enquête sur les actions revendiquées par Résistance Internationaliste ; un pylône d’Hydro-Québec endommagé en 2004, l’explosion de la voiture d’un porte-parole de l’Institut canadien des produits pétroliers en 2006 et l’explosion devant un centre de recrutement de l’armée canadienne àTrois-Rivières en 2010.

2 mars

Les vitrines du bureau du Ministre des relations internationales et du Commerce extérieur ont encore été fracassées.

3 mars

Pendant la nuit, une caméra de sécurité au Cégep Maisonneuve fut brisée et les portes de l’entrée principale ont été fracassées. Voir la revendication ici.

5 mars

Plusieurs milliers de personnes ont pris la rue, pour une autre manif illégale, une initiative de la base. Les flics sont partout ; escouades antiémeute, cavalerie et hélico, Les flics flanquent et provoquent la manif et comme les précédentes cherchent une opportunité pour la briser. La tension monte àmesure que la manif avance dans la nuit, gueulant des slogans antiflics et anticapitalistes sous les feux d’artifices.

À partir d’environ 21h30 des affrontements ont éclaté, les flics ont chargé la foule et l’ont attaquée en lançant des bombes et en tirant balles de plastique, la foule lançant des balles de neige, de peinture, des feux d’artifices, quelques bouteilles et pierres.

Plusieurs graffitis, surtout antiflics, ont été peints. Des vitrines du centre Sheraton et d’un Starbucks ont été fracassées, quelques banques eurent aussi leurs vitrines brisées et/ou vandalisées (huées par les paciflics qui scandaient quelques minutes auparavant « le capital nous fait la guerre, guerre au capital ! Â »), et selon les flics quatre de leurs véhicules furent endommagés.

Plusieurs personnes ont été blessées, dont une qui saignait profusément après qu’elle ait reçu les éclats d’une bombe lancée par les flics. C’est derniers ont d’ailleurs chargé sur les gens qui lui apportaient des soins. Un flic aurait aussi été blessé par un feu d’artifice.

La popo [les flics] a confirmé une dizaine d’arrestations et une soixantaine de personnes se sont faits prendre et retenir en souricière pour ensuite recevoir des contraventions.

…et la lutte continue…

Repris de sabotagemedia, légèrement revu par nos soins.