Accueil > Articles > Vieilleries > L’hypocrisie des gouvernants Anglais est sans limites

L’hypocrisie des gouvernants Anglais est sans limites

Par Conrad Frölich (23 avril 1892)

lundi 5 septembre 2011

Mardi dernier une demie-douzaine de policiers, parmi lesquels le sieur Melville faisaient irruption dans les locaux du Commonweal, journal anarchiste de Londres, où durant une perquisition de deux heures, ils saisirent correspondance, documents et tout ou partie du matériel servant àl’impression du journal, après quoi, ayant déjàarrêté nos amis D.J. NICOLL et C.W. MOWBRAY, (sans égard pour la terrible situation de ce dernier qui laissait au logis sa malheureuse femme morte le matin même et entourée de 6 petits enfants dans une horrible misère et sans appui), les policiers conduisirent leurs prisonniers devant le magistrat Waughan.

Ce jugeur bon àdécapiter, daigna alors faire connaître ànos amis qu’ils étaient arrêtés pour avoir publié récemment un article dans lequel le grand chef de la police anglaise et deux de ces complices jugeurs ou policiers du procès de WALSALL, étaient désignés àla fureur populaire.

Le jugeur avait absolument raison !

Par le temps qui court, il est puéril, sinon bête, de menacer les tyrans par lettres, articles de journaux, etc. Il est beaucoup plus intelligent de les frapper ou de les faire sauter sans rien dire, car on a au moins l’avantage de ne pas entendre les récriminations des EXÉCUTÉS, et la besogne ainsi proprement faite, est plus satisfaisante àtous points de vue.

C’est encore là, un petit exemple de la nécessité de l’« ANONYMAT  » anarchiste qui n’expose personne aux coups de la bourgeoisie, et qui permet de parer sà»rement àtous les fameuses mesures que tous les gouvernements apeurés sont décidés àprendre, contre nous !

Ah, certes, oui ! Camarades, si vous vous sentez l’énergie de lâcher les théories, pour propager l’action, vous viendrez àl’« ANONYMAT  ».

Forcément et malgré vous, il vous faudra abandonner le préjugé de la signature et de la responsabilité que vous vouliez garder devant les bourgeois, que votre « DONQUICHOTISME  » a toujours égayé aux dépens de votre liberté !

Eux les forts frappent le jour ; nous les faibles nous devons frapper la nuit pour égaliser les chances de la lutte ! Sans quoi, nous amuserons les bourgeois très longtemps encore !

Avis aux anarchistes sincères et résolus ! Là, est le salut de la cause !

Comme aussi est là, le tombeau des ambitions malsaines des fourbes anarchistes qui nous divisent !

Conrad Frölich, dans Le Communiste n°5, Angleterre, 23 avril 1892.