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La défaite pathétique de Syriza - L’effondrement final du marxisme

dimanche 19 juillet 2015

Le fait de la capitulation totale de Syriza face aux politiques de memorandum s’inscrit certainement dans une ligne historique d’échec : depuis 1914, les partis socialistes consentant àla boucherie de la première guerre mondiale, jusqu’à1919, lorsque les socialistes allemands ont collaboré avec les nazis pour tuer des révolutionnaires allemands [Sic - L’auteur parle surement ici des alliances entre le NSDAP (fondé en 1920) et le KPD (Parti Communiste), qui au début des années 30 se sont alliés objectivement (notamment contre les socialistes) pour gagner les élections. Ndt.], ou les échecs de 1933, ou le Front Populaire, le pacte Hitler-Staline, etc. La capitulation ouverte de Syriza face aux politiques néo-fascistes [Sic - On peut être juste capitalistes et démocratiques... Ce qui est déjàbien suffisant ! Ndt.] de la Troïka confirme une autre chute historique qui va inévitablement créer de nouvelles perspectives radicales.

Si les gens étaient àla recherche d’une confirmation d’un secret de polichinelle, dont nous avons toujours pris acte dans nos chroniques, c’est que le marxisme comme modèle de pensée du monde et de la résistance, est totalement mort. Non pas « partiellement mort  » avec quelques trucs qui peuvent encore être sauvés, des bijoux qu’on pourrait encore sauver du naufrage. Pas du tout. Même les plus durs des durs de ce groupe de mélasses, les « communistes d’ultra-gauche  », ont expérimenté des défections pour rejoindre le gouvernement Syriza. En vérité, la théorie marxiste reste aussi ignorante aujourd’hui que lorsqu’elle fut fondée, sur un mode contradictoire, bâclé et surtout de manière incomplète par Marx. Ce qui a changé est que les gens sont devenus un peu plus malins. Pour nous aujourd’hui, sà»rement que la dérision de Kropotkine du pseudo-scientifique et incomplet Das Kapital (avec sa stature inachevée, et ses fragments tardifs contredisant complètement le seul livre terminé) semble tout àfait opportune. D’une théorie bas de gamme, vous obtenez des résultats bas de gamme.

Par exemple, les propositions « très radicales  » de Badiou, Zizek, etc. (vous savez de qui je parle - l’omniprésente bureaucratie universitaire marxiste) - ils ont tous appelé àvoter Syriza. Ainsi leur radicalisme n’était en fait pas très radical, et s’est montré aussi débile que ces politiciens incompétents. Avec tous les livres sans valeur qu’ils ont écrits, peut-être que certains vont commencer àpenser que, dans ce secteur particulier au moins, « la valeur d’échange a remplacé la valeur d’usage  » ! Leurs livres n’enseignent ni des propositions radicales applicables, ni la moindre érudition. Mi-figue mi-raisin, ayant le pire des deux mondes, auquel ils rajoutent leur propre emphase et cynisme, il est clair qu’ils ne peuvent fournir au passant qu’un amusement cher et grossier pour les hipsters généralement anglophones de la métropole. Le marxisme a été entièrement récupéré dans le capitalisme occidental avancé, de par son inefficacité et son opposition loyale, en tant que doctrine favorite du milieu universitaire des sciences humaines.

On peut supposer que tout le monde va commencer àquitter le navire àla lumière de cette catastrophe totale. Qui s’en soucie ? Cette nef des fous a frappé le récif il y a déjàlongtemps, et les quelques personnes qui ont été fonctionnellement promues comme les bouffons de tribunaux du capitalisme post-moderne, se rendent maintenant compte qu’ils sont eux-mêmes la plaisanterie. Leurs chapeaux de bouffons (proéminent chez Zizek, par exemple) ne sont pas, comme ils aiment àle penser, un signe de leur importance, mais seulement de leur propre honte et de leur dégradation, ainsi que la décadence générale de cette société sans nouvelles idées et incapable de se sauver.

Il y a une autre révolte qui veut briser l’Etat, et avec lui, les traditions marxistes de l’échec... Et je ne serai pas surpris si ces clowns de gauche étaient les premiers àse mettre en rang pour la dénoncer, pour essayer de sauver ce qu’ils peuvent de l’échec bien prévisible de leurs ambitions mal placées.

Non, notez le bien : leur pouvoir est brisé, c’est écrit sur le mur, le marxisme est consigné aux poubelles de l’Histoire...

[Traduit de l’anglais par nos soins de The Barbarian Times.]