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"Indymedia Paris" se dissocie encore
vendredi 16 novembre 2012
Indymedia Paris, après avoir placé le texte ci-dessous d’appel à la manifestation en colonne centrale, l’a retiré pour le mettre "en débat", se démarquant donc de l’initiative. Son prétexte ? "On aimerait savoir qui est derrière cette initiative, qui ne risque que de conduire à des arrestations de militants", "nous ne tenons pas à envoyer nos lecteur-rice-s dans des guet-apens", pour finir avec un magnifique "en l’état, ce RDV paraît complètement irresponsable". Coutumiers de passer par exemple des textes de partis et de syndicats, Indy Paris tient donc à se démarquer formellement de ces anti-autoritaires "irresponsables" qui pensent pouvoir lancer des initiatives sans sigles, collectifs ou organisations. Ces "irresponsables" qui osent se passer des bureaucrates et des médiations de la politique pour parler directement dans les quartiers avec des affiches, des tracts, des tags et des tables de presse pour appeler à une manifestation.
Mais il y a plus encore : les responsables du site, eux oui bien identifiables, appellent aussi de fait à ne pas se rendre à la manif, en parlant de "guet-apens". Soit il s’agit d’énièmes confidents de la préfecture de police qui savent par avance comment cela va se passer, soit il s’agit tout simplement de banals journaflics (même alternatifs) qui tiennent à dénoncer haut et fort à leurs "lecteur-rice-s" militants et à isoler face à la police toutes celles et ceux qui se rendraient devant le centre de rétention. Dans les deux cas, cela n’empêchera pas les amants de la liberté et autres partisans de la destruction des centres de rétention de s’y rendre, mais ça a au moins le mérite d’être clair : les animateurs d’Indy Paris ont répandu la peur et se sont rangés du côté de l’Etat, lui qui tient tant à identifier tous les "irresponsables", à Notre-dame-des-Landes comme à Paris. Encore une fois, il est des cas où il vaut mieux se solidariser ou fermer sa gueule (c’est-à -dire dans ce cas-ci, publier l’appel à la manif ou ne pas le faire du tout), plutôt que de publier ce genre de communiqués de dissociation préventive.
Pour information le tract.
Pour rappel : Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre répression.