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Diatribe contre le genre

Par Feral Faun (1987)

samedi 5 octobre 2019

Le concept de genre est une définition artificielle, une tentative pour commander. Il est absurde. Il s’agit d’une limitation de notre diversité. C’est un mensonge. Le genre n’est rien de plus qu’un rôle social. Son attachement ànos parties génitales est une pure commodité, non sans rappeler l’utilisation de la couleur de peau pour déterminer qui devrait être esclave et qui devrait être le maître. Le développement des organes génitaux chez le fÅ“tus montre que les organes génitaux « â€†mâle  » et « â€†femelle  » ne sont que des variations sur un même thème de base, qui se produit pour la commodité purement biologique de la reproduction. Pourtant, ce rôle artificiel socialement défini semble être la chose la plus importante àapprivoiser dans cette société.

La première annonce qui est faite lorsqu’un un enfant naît est « â€†c’est un garçon  !  » ou « â€†c’est une fille  !  ». Mais le bébé n’accepte pas cette définition. Il a un désir vorace de tout savoir, de tout être. Il explore un univers de possibilités dans lequel toute notion de genre doit disparaître. Mais une telle façon d’être ne peut pas être autorisée ou passer inaperçue, car elle porterait atteinte àl’autorité et àl’ordre.

Donc, dès la naissance, l’enfant est entouré par des images de son genre social. Celles qui ont des chattes sont conservées dans la dentelle, rendues délicates, et apprennent àimiter leur mère. Ceux qui ont des bites apprennent àse battre, àêtre durs, àimiter leur père. La famille s’assure que les rôles soient inculqués. La divinité sauvage du nourrisson est enterrée et il commence àêtre transformé en un garçon ou une fille.

Mais certains d’entre nous ne sont pas rentrés dans le moule. Les moules ne fonctionnaient pas. Oh, ils nous étouffent, ils nous ont étranglés, ils nous ont fait mal comme l’enfer. Mais nous ne sommes jamais vraiment devenus le garçon ou la fille qu’ils voulaient. La société nous a remplis de honte, nous a fait nous sentir moins importants que ceux qui se conformaient. Plus jamais nous n’embrasserons l’ordre mensonger de la société, ou ne pleurerons de ne pas pouvoir remplir son rôle.

[/1987,
Feral Faun.

In Rants, Essays and Polemics, traduit de l’anglais dans Des Ruines, revue anarchiste apériodique, n°3/4./]