Accueil > Articles > Immigration et frontières > Comme un avion dans la mer
Comme un avion dans la mer
A propos du crash d’un A310 sur les cotes comoriennes
jeudi 27 août 2009
Cela n’aura échappé à personne, un avion A310 de la compagnie Yemenia (Yémen Airways) s’est crashé en mer au large des Comores dans la nuit du lundi 30 Juin. Avec 145 passagers à bord et 11 membres d’équipage. L’on parle alors beaucoup de la compagnie aérienne et du mauvais état d’entretien de ses avions affectés au trajet Sanaa/Moroni qui serait à l’origine du crash. A noter que le manque de sécurité de cet avion avait déjà été souligné en 2007 par les autorités aériennes françaises et l’avion n’avait alors pas été autorisé à décoller de Marseille avec ses passagers à bord. Cependant cette fois ci, l’avion a bien décollé : c’est que le marché juteux qui se développe en périphérie de l’immigration légale comme illégale ne connaît pas de trêve.
Cette collaboration de l’Etat au business de l’immigration ne fait finalement que montrer un peu plus que son objectif n’est en rien d’expulser l’intégralité de cette main-d’œuvre clandestine dont l’exploitation représente une manne financière que l’Etat ne voudrait voir se tarir.
En effet, aux cotés du racket économique imposé aux immigrés d’entreprises comme Western Union, des taxiphones, agences d’intérim et autres mafieux légaux et illégaux, ces avions poubelles ne sont que l’éphémère face rendue « publique  » de ce racket constant. Si des centaines de Comoriens de Marseille ont déboulé les jours suivant le crash à l’aéroport de Marignane (Bouches-du-Rhône) pour bloquer manu militari les vols vers Moroni, si d’autres ont choisis de défoncer deux agences de voyages Tourcom à Marseille, c’est qu’il s’agissait là de la goutte d’eau qui ne pouvait plus passer.
Plus l’on est exploité, plus il est facile d’être exploité. La spirale de la misère occasionnée par une importation massive de main-d’œuvre bon marché et peu qualifiée reproduira toujours plus de misère, encore et encore. Un vieil auteur disait que nous avions demandé de la main-d’œuvre, mais qu’à la place, nous n’avions eu que des humains.
Saboter la machine à expulser, c’est aussi rappeler aux buisiness-men et buisiness-women de l’immigration que leur fric n’achètera pas la colère de ceux sur qui le chantage est une évidence sociale. Leurs adresses et leurs noms nous agressent au coin de toutes les rues.
Comme un avion dans la mer.