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Brésil : Le 8 mars, ne nous offrez pas de fleurs…

dimanche 11 mars 2012

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NOUS, femmes, lesbiennes, blacks, indigènes, de la campagne, de la ville et immigrées,nous ne voulons pas être honorées ce 8 mars. Il y a 365 jours dans l’année, tous sont les fins et les moyens patriarcaux et oppressifs.
NOUS, nous ne voulons pas l’égalité.
ÉGALITÉ AVEC QUOI ?? Avec les hommes néolibéraux condamnés àl’arrogance, àl’efficacité maximum et àla compétition quotidienne ? Avec les hommes travailleurs, condamnés àla reproduction d’un système qui les exploite quotidiennement ?

L’ÉGALITÉ dans ce système capitaliste patriarcal, équivaut àse soumettre àla misère économique et àla médiocrité existentielle.

NOUS, NOUS VOULONS AUTRE CHOSE. Nous voulons une transformation radicale de la société. Nous voulons détruire l’état capitaliste, nous voulons la fin de la propriété privée des corps et des esprits. Nous voulons la fin du travail aliéné. Nous luttons contre le sexe sans plaisir àl’intérieur des chaines de l’hétéromonogamie obligatoire. Nous avons conscience que la sociabilisation des moyens de production n’entraîne pas la fin des objectifs d’oppression des femmes. L’idéologie du patriarche survit aux changements économiques et surgit de nouveau avec les mêmes objectifs de contrôle des femmes, de manière beaucoup plus virulente !!

NOUS NE VOULONS PAS ÊTRE INSÉRÉES, l’insertion dans quoi ?

Nous nous résistons àremplir notre rôle de servir les hommes, en tant que procréatrices et allaitantes de la jeunesse et de la reproduction de l’idéologie en vigueur. Celles qui osent résister et se rebeller contre cette situation sont rendues invisibles par l’histoire, écrite par ceux qui s’entêtent àsoumettre les autres.
Nous sommes celles qui ont été, et sont encore brà»lées sur les bà»chers de l’Inquisition. Nous sommes les victimes des viols correctifs, les assassinées pour le seul fait d’être des femmes désirant s’échapper de leur place assignée.
Nous ne voulons pas d’un pays dominé par le fondamentalisme religieux qui, àpartir d’une vision fanatique et métaphysique du social, oblige les femmes pauvres àavorter dans la clandestinité, avec toutes les conséquences acceptées puisque connues de la société brésilienne.
Ce 8 mars nous appelons àla lutte ! À la lutte pour tous les corps et les âmes anti-patriarcales, qu’elle soit quotidienne et autonome, qu’elle transite continuellement entre le personnel et le politique, entre la déconstruction et l’invention.

Pour l’apparition d’une société sans état, sans dieu, sans patron, sans mari ni parti !

Femmes Rebelles

Traduit du portugais par Contrainfo de efalac (et légèrement retouché)