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Bolivie : quelques mots à propos de l’assignation à résidence du compagnon Henry
mercredi 15 mai 2013
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Le 29 mai 2012, les forces policières et répressives de l’Etat bolivien sont tombées sur plusieurs individus à La Paz. Essayant d’arrêter et de montrer un signe de force face aux croissantes attaques incendiaires/explosives qui ont touché des symboles du pouvoir. La police les accusent de faire partie d’une organisation terroriste et d’avoir participé à une vingtaine d’attaques incendiaires et explosives revendiquées par la FAI/FRI (Fédération Anarchiste Informelle - Front Révolutionnaire International).
Après les premières arrestations, la majorité des interpellés commence à parler, parler et parler. Ces «  anarchistes  » (?) font des déclarations à la police, indiquant qui pourraient être les responsables, accusant d’autres interpellés, livrant toutes les informations qu’ils peuvent pour donner la réplique aux fantaisies de l’Etat. Les membres de la nauséabonde OARS (Organisation Anarchiste pour la Révolution Sociale) ont eu un triste rôle, même s’ils n’ont pas été les seuls à faire des déclarations. La majeure partie arrive donc à sortir, et seuls Henry, Nina et Krudo restent en prison.
Par des pirouettes théoriques, d’illogiques syllogismes et de réels désastres théoriques, deux des prisonniers ont fait des déclarations. Nina a balancé, exigeant que la «  vraie coupable  » se livre, et autres misères théoriques.
Krudo, pour sa part, a porté préjudice à Henry dans sa déclaration. Il a affirmé que sa déclaration avait été modifiée et que dans le pire des cas il n’avait rien dit de nouveau, seulement des choses que «  tout le monde sait  » (où vit telle personne, qui est proche de qui, etc.). Il a ratifié et validé des hypothèses des flics.
Le compagnon anti-autoritaire Henry est resté digne, en silence. Il n’a pas fait de déclaration à la police, il n’a pas collaboré et n’a pas pris part à la chasse aux sorcières réalisée autant par les plateformistes de l’OARS que par d’autres «  anarchistes  » qui ont réclamé à grands cris plus de prisons et de procédures répressives contre «  les vrais responsables  ».
Avec le temps, Nina a réussi à obtenir sa sortie de prison par une assignation à résidence. Depuis la prison, Henry est resté digne et ferme, non seulement face à la campagne de terreur et les infamies environnantes, mais aussi face à ses convictions. On peut lire ici ses lettres et interview depuis la prison.
Le 2 mai, presque un an après le déchaînement de la campagne répressive de l’Etat, le compagnon Henry a réussi à sortir de prison, obtenant l’assignation à résidence.
Cela nous remplit de joie de savoir que Henry ne sera plus séquestré, n’aura plus à voir les matons, ne sera plus entre les murs et les grillages... mais ce qui nous réjouit le plus est la solide position de Henry face à la détention, après des mois passés en prison, face aux fantaisies de l’Etat et aux doigts qui l’accusent.
Nous pensons que la solidarité et l’information ne peuvent pas s’arrêter après la sortie de prison de Henry. Il est nécessaire de continuer l’appui et la solidarité révolutionnaire avec le compagnon, puisque la procédure judiciaire continue, que le procès aura lieu un jour ou l’autre et que sur sa tête pèse la menace de lourdes peines de prison.
Depuis ici, Henry, une forte accolade, pourvu que tu puisses voir tes êtres chers, lire ces lignes et savoir qu’à travers le monde existent des gens qui reconnaissent un compagnon digne, même sans le connaître. Tout notre respect. Un salut plein de dignité rebelle face aux misères humaines et aux bêtes répressives.
Pour la fin de la culture de la délation !
Fin de la procédure répressive en Bolivie !
[Traduit de l’espagnol par nos soins de Publicacion Refractario.]
A propos de la répression en Bolivie, voir d’autres articles ici et la brochure Chronique d’un chemin caillouteux.