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Toulouse : A propos de la manif du 17 décembre…

lundi 2 janvier 2012

Samedi 17 décembre a eu lieu une manifestation àToulouse contre la répression et plus particulièrement pour exiger la libération et la levée des poursuites des inculpéEs du 15 novembre.

Depuis plus d’un mois 4 personnes sont incarcérées en détention provisoire suite àune opération d’envergure impliquant plus d’une centaine de gendarmes. Perquisitions opérées simultanément dans sept lieux de la ville, après une enquête menée avec tous les moyens techniques dont disposent aujourd’hui les forces de l’ordre. Ecoutes téléphoniques, fadettes, ADN, filature, etc… Tout cela pour quelques malheureux tags et un charivari àla Protection Judiciaire de la Jeunesse en protestation contre l’incarcération des mineurs. Dès le départ dans cette affaire, les moyens répressifs sont utilisés sans compter.

Ce samedi, nous voulions tout simplement protester contre le traitement fait ànos camarades incarcéréEs depuis un mois. Cela n’a pas été sans mal àcause d’un impressionnant dispositif répressif. Rien n’a été négligé pour qu’on se tienne tranquille. Des dizaines de cars de garde mobiles et de CRS, une bonne trentaine d’énervés de la Brigade Anti-Criminalité ont été mobilisés dans l’objectif de nous empêcher de manifester mais aussi de nous faire peur. Effrayer en déployant le nombre et en donnant un avant goà»t de la violence dont ils sont capables. Alors qu’une centaine de gardes mobiles et CRS casqués et armés (flashball, lacrymogène, matraque) encerclaient la place les quelques manifestantEs qui n’avaient pas réussi àsortir de la nasse étaient harceléEs par les fonctionnaires de la BAC armés de matraques télescopiques.

L’affaire àduré trois quart d’heure et un attroupement s’est formé tout autours du dispositif, les gens scandalisés et en colère qui n’ont pas facilité la tâche au force de l’ordre. Finalement les dernièrEs manifestantEs se sont libéréEs par un joli mouvement de poussée collective.

Tout cela pour nous empêcher de manifester et diffuser des tracts ? Manque de bol, on a peut être eu peur mais nous étions surtout déterminéEs àfaire ce pourquoi nous étions là. Une fois que les casqués ont quitté la place sous les huées, le cortège s’est reformé et a réussi, moyennant quelques facéties, dont celles de quelques clowns, àcirculer un peu dans la ville et àinformer sur la situation. Combien étions-nous ? Entre ceux et celles qui ont perdu la manifestation, ceux et celles qui devant tant de haine ont préféré rester àl’écart, 200 à300 personnes environ. Difficile de compter quand les forces de l’ordre cherchent ànous disperser. Il s’agissait encore une fois de nous isoler. De bien montrer que rejoindre cette manifestation, et les personnes qui l’organisent, c’est prendre des risques physiques et judiciaires. Pourtant nombreux sont ceux et celles qui nous ont rejoints malgré tout comme Urgence un toit qui avait décidé de mêler leur manifestation àla nôtre. Nous étions un nombreux et joyeux cortège àfinir en plein milieu du marché de noë l par des lectures de tracts et l’affichage de slogans dénonçant les prisons, qu’elles soient pour les majeurs ou les mineurs.

Nous ne nous surprendrons pas de la capacité de l’Etat àréprimer ce qui l’incommode, la répression est malheureusement une réalité quotidienne. Ce qui ne nous empêche pas de nous révolter àchaque fois, et de refuser cette répression spectaculaire sur une simple manifestation et, avant déjà, sur une simple action dénonçant l’emprisonnement des mineurs.

« PJJ en boxon noë l en prison  » « Non au EPM  » « Détruisons les prisons avec rage et joie  » « chaque âge saccage sa cage  » « Etat policier Dégage  » « Police, justice, répression, dégage  » « On était gosses avant d’avoir la rage  » « Le père Noë l n’existe pas et vous irez en prison à12 ans !  » « La plus belle jeunesse crêve en taule  »

L’ampleur des moyens policiers, les vexations diverses et répétées (retards de courrier, difficultés àobtenir les permis de visite, rétention des mandats…) sur les personnes incarcérées et maintenant cette tentative d’intimidation nous révoltent et ne font qu’augmenter notre détermination àlutter pour leur libération et pour la levée des poursuites.

Et bien sà»r àcontinuer ànous battre pour que tout cela finisse enfin…

Des photos ici.