La non-mixiteÌ est une proposition politique neÌ e dans certains courants du feÌ minisme. Il s’agit, dans un paradoxe qui pose deÌ jaÌ€ question en lui-meÌ‚me, de s’organiser entre soi sur la base d’une cateÌ gorisation aÌ€ laquelle on est censeÌ s’opposer. S’organiser « entre femmes  » serait par exemple la solution pour s’opposer aux formes de domination lieÌ es aÌ€ la seÌ paration des genres, alors qu’on contribue ainsi aÌ€ l’instituer. La geÌ neÌ ralisation de lectures identitaires eÌ tend de nos jours son acception aÌ€ toutes formes d’identiteÌ qui chacune justifierait sa forme d’organisation non-mixte dans une optique de diffeÌ rentiation et de seÌ paration. Cette proposition politique pourrait eÌ‚tre vue comme une deÌ geÌ neÌ rescence de la pratique de l’auto-organisation, qui, dans un contexte de lutte (dont la non-mixiteÌ n’aurait pas besoin puisqu’elle fait lutte en soi et pour soi), propose le refus de l’organisation de la lutte par d’autres que ceux qui la meÌ€nent. D’ailleurs c’est parfois toute l’histoire des luttes des dernieÌ€res deÌ cennies et de leur recherche d’autonomie qui se retrouve reÌ duite au prisme de cette lecture. Quand les uns ou les autres s’organisent en collectif de manieÌ€re autonome, certains parlent alors de « non-mixiteÌ ouvriers  », de « non-mixiteÌ choÌ‚meurs  », voire de « non-mixiteÌ squatters  » et on naiÌ‚t « premier concerneÌ Â » avant meÌ‚me d’avoir l’ideÌ e de se reÌ volter ou de lutter.
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Sexes, genres et dominations
Sur les questions de genre, de sexualité et le sexisme
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La non-mixiteÌ en question : Être en lutte ou être lutte ?
16 septembre 2017, par Les Fleurs Arctiques -
Ces femmes tondues que nous ne devrions pas oublier
16 avril 2017Ces quatre femmes sur la photo avaient un nom. Prudencia Acosta, MarÃa Antonia de la Purificación (connue sous le nom de « Pureza  »), Antonia Juntas Hernández (« Antonia la repasseuse  ») y Antonia Gutiérrez Hernández. Ne les oublions pas. Elles furent agressées, tondues et exhibées comme de vulgaires trophées brandis par la meute du franquisme. Cela s’est passé à Oropesa (province de Tolède).
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Guatemala : À la mémoire des adolescentes rebelles de San José Pinula
16 mars 2017, par P.BinéripiLe 8 mars 2017, jour de la Journée internationale des Femmes, 19 adolescentes mourraient dans l’incendie du « Hogar seguro  » (« foyer sécurisé  ») de San José Pinula, dans la banlieue de la capitale guatémaltèque. 21 autres sont décédées des suites de leurs blessures dans les jours suivants.
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A bas le patriarcat !
10 mars 2017Nous publions ici la lettre d’une compagnonne anarchiste qui est incarcérée depuis quelques mois à Cologne en Allemagne, à qui il est reproché d’avoir braqué une banque à Aachen. Elle comparait en ce moment devant le tribunal. Elle a écrit cette lettre dans le contexte du 8 mars, journée internationale de la lutte des femmes.
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USA : Une histoire jamais racontée (Lettre de Michael Kimble)
2 octobre 2016, par Michael KimbleInternet est en effervescence d’informations depuis les émeutes survenues ici en Alabama, dans la prison de Holman (l’agression au couteau d’un maton et d’un officier de la correctionnelle, les incendies qui ont été allumés, la surpopulation, etc.) mais ce que l’on a omis dans ce récit, c’est que c’est une bagarre entre deux prisonniers queer, au sujet des relations queer, qui a été le catalyseur de ces émeutes. Une fois l’embrouille réglée, le porc et le maton ont essayé d’intervenir et se sont fait poignarder.
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Montréal : Le premier ministre chahuté lors d’une veillée en mémoire des tués d’Orlando
29 juin 2016L’après-midi du jeudi 16 juin dernier, quelques organisations gaies respectables ont tenu une vigile dans le Village Gai de Montréal en mémoire des victimes de la récente tuerie à Orlando. Le Collectif carré rose (CCR), qui dirige la campagne visant à augmenter la quantité de flics et la sécurité dans le Village pour contrer les « attaques homophobes  » (lire ici : les riches qui se font agresser), a invité un tas de politiciens locaux et provinciaux pour parler à la foule, dont le premier ministre québécois Philippe Couillard.
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Face au viol : Lutter contre le sexisme, lutter contre l’Etat
19 mars 2016« Si tu te faisais violer tu serais bien contente de pouvoir porter plainte, non ? » Voilà le genre de phrase que j’ai pu entendre à plusieurs reprises dans des discussions où j’expliquais à des mecs que je rêve d’un monde sans flics. Même registre quand parfois j’ai exprimé mon dégoà »t profond de la prison : « Et qu’est-ce que tu ferais des violeurs alors ? »
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Ni homme ni femme, bien au contraire…
27 novembre 2015, par Lilith JaywalkerUne décision du tribunal de grande instance de Tours, prise au cÅ“ur de l’été dernier (20 aoà »t 2015), et non commentée jusqu’ici, vient d’être révélée par les médias qui la présentent comme une « bombe lancée à la face de notre code civil  » (dixit Libé).
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Ni mère au foyer ! Ni salariée !
30 mai 2015Le système capitaliste, vaste machine à exploiter les hommes sous prétexte de progrès, n’a pas oublié les femmes. Et comment pourrait-il les avoir oubliées alors qu’elles constituent, à ses yeux, la plus belle armée de réserve jamais imaginée, la plus invisible, la moins revendicatrice, la plus malléable et consciencieuse ?
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L’essentialisme et le problème des politiques d’identité
15 novembre 2013, par Lawrence JarachLe problème n’est pas pour nous de reconnaître l’existence de catégories sociologiques plus ou moins distinctes, ni même d’en faire le point de départ d’une lutte, bien que nous soyons perplexes à ce sujet. Le problème est bien d’en faire le point d’arrivée, là où selon nous la perspective devrait être l’annihilation de ces catégories séparatistes et rôles sociaux. Car nous voulons une lutte contre l’existant dans laquelle les individus ne se sépareraient ni ne se regrouperaient selon des critères tels que leur genre, race ou sexualité, mais selon des affinités réelles et des perspectives communes, au-delà des catégories de la domination, qu’elles soient imaginaires ou non. Répétons-le donc encore une fois : nous ne sommes pas solidaires de la misère, ou d’une quelconque identité commune, mais de la vigueur avec laquelle elles sont combattues et dépassées.