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Faites respecter le bordel

Tract d’avril 1973

samedi 26 décembre 2015

Camarades

SI ON EST TOUS LÀ AUJOURD’HUI DANS LA RUE, C’EST POUR SE FAIRE BAISER LA GUEULE
RAS LE CUL DES MANIFS OÙ ON NOUS FAIT POIREAUTER PENDANT DES HEURES !
RAS LE CUL DES PETITS CHEFS GAUCHISTES QUI CAUSENT COMME DES JUTEUX !
RAS LE CUL DES CHAÃŽNES DU SERVICE D’ORDRE QUI PROTÈGENT LES MONOPRIX !
ON LUTTE PAS CONTRE LE SERVICE EN SE LAISSANT MANŒUVRER COMME DES BIDASSES !
RAS LE CUL DES PSEUDO-SÉRIEUX ET DE LA RESPONSABILITÉ BIDON !
RAS LE CUL DES DÉMAGOS QUI VEULENT PAS EFFRAYER L’EPICEMARD OU LE CONSTIF DU COIN !
Le sérieux révolutionnaire réside dans la radicalité des moyens qu’on emploie ; les idéologues politicards ont peur de se couper de l’Ouvrier dont ils ne voient que l’image d’Épinal cégétiste : le travailleur-sérieux-responsable-qui-n’aime-pas-qu’on-brà»le-des-bagnoles. Ce n’est pas la révolution qu’ils veulent, c’est le pouvoir.
Pour la première fois, en temps de paix, des centaines de milliers de jeunes mènent des grèves et descendent dans la rue contre l’armée. Si, massivement, ils en sont làc’est qu’en même temps que le refus de la loi Debré et du service, ils expriment leur volonté de ne pas aller aux cours ou au boulot et leur révolte ce n’est jamais que la concentration et la réalisation de toutes les formes de répression et de misère de la vie quotidienne. C’est bien pour ça que participent àce mouvement aussi bien ceux qui sont concernés par le sursis que les gosses, les filles, la zone et les autres.
À travers ce mouvement il est clair que la décomposition de toutes les formes va s’accélérer d’avantage et il sera de plus en plus dangereux aux enseignants, aux parents, aux patrons, aux militants, aux adjudants de tout acabit d’assurer le maintien de l’ordre. Cette tendance au refus de la hiérarchie et de toute autorité qui se traduit par une colère grandissante contre les manÅ“uvres des bureaucrates qui monopolisent encore la parole et la direction dans les AG, les manifs, les coordinations, – doit se concrétiser dans la pratique.

CAMARADES

N’abandonnez àaucun moment votre pouvoir de décision

Fermez leur gueule aux manipulateurs, pas de délégués non révocables àtout moment !
Ne laissez pas les groupuscules, partis, syndicats, parler en votre nom !

DÉMOCRATIE DIRECTE À LA BASE
À BAS L’ARMÉE ! À BAS TOUTES LES ARMÉES !
LA GRÈVE, C’EST AUSSI ET SURTOUT PARCE QU’ON S’EMMERDE

À BAS LE TRAVAIL !
À BAS L’ÉTAT À BAS TOUS LES ÉTATS !
VIVE LES OS DE RENAULT !
VIVE LA GRÈVE SAUVAGE GÉNÉRALISÉE !
FAITES RESPECTER LE BORDEL

Paris, 2 avril 1973.