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Mieux vaut prévenir...

A propos de prévention des infiltrations policières

dimanche 19 novembre 2017

« Mieux vaut prévenir... Il est indispensable de développer une intelligence commune autour des pratiques policières d’infiltration, de renseignement et de répression. Sans doute que faire du bruit, les rendre publiques permet déjàd’en limiter l’impact (et pas seulement parce qu’on grille les sources). Mais il faut aussi s’attaquer au terrain qui permet aux flics de manÅ“uvrer relativement facilement. Quelles prises nos formes collectives d’organisation et de vie offrent-elles déjàaux flics ? Comment au fond la police fonctionne déjàen notre sein, créant une disposition àla collaboration ? Il y a sans doute tout le petit jeu des embrouilles qui n’arrivent pas às’assumer franchement en désaccords, des rumeurs colportées sur tel ou telle, toute cette machine àproduire des identités et des étiquettes bien pratiques quand il s’agit ensuite de les ranger en organigramme... Mais plus essentiellement le problème semble concerner la densité politique des « mouvances  » potentiellement ciblées par la police. Autrement dit, ce qui peut permettre de l’empêcher d’opérer préventivement, c’est tout simplement ce qui d’ordinaire doit rendre nos existences et nos initiatives politiques un tant soit peu vivables : un peu moins de défiance et de ressentiment, un peu d’intelligence dans les conflits, un tant soit peu d’intégrité ou de sincérité et surtout une solidarité matérielle et affective qui soit àla hauteur.  »

Voici un extrait du texte écrit sur le site d’info alternative Rebellyon.info en 2012. Ce texte est un retour critique de camarades, suite au recrutement d’un indic dans le milieu lyonnais, ou les auteur.e.s se demandent comment les choses auraient pu être mieux faites pour éviter ça. Pour saisir le contexte dans lequel on lieu ces infiltrations policières on peut lire aussi ce texte ou l’on apprend que cette vague de répression fait suite, entre autre, àla mort d’une militante suite àl’essai d’une bombe artisanale àChambéry.

Il semble intéressant de ressortir ces textes dans un contexte Grenoblois où le préfet a annoncé qu’il n’y aurait « aucune complaisance avec le milieu anarchiste et libertaire  » et où différents médias nationaux commencent àcartographier une « mouvance anarcho-autonome Rhônalpine  ». De plus, même si dans certaines interviews du procureur Jean-Yves Coquillat, on apprend que le milieu libertaire est « difficile àinfiltrer  » (cf. Daubé du du 29/10/2017), cet article de france inter nous apprend, par contre, que l’enquête des services de renseignements se penchant sur la série de sabotage sort désormais du cadre Grenoblois. On pourra dénombrer trois services nationaux sur l’affaire : direction du renseignement de la préfecture de police de Paris, direction générale de la police nationale et bureau de lutte antiterorriste de la direction générale de la gendarmerie nationale. Voilàpourquoi une analogie peut être faite avec la situation lyonnaise d’il y a 7 ans.

A titre préventif, pour protéger nos réseaux et pour trouver des solutions collectives, je vous invite àlire les textes cités plus haut, en débattre et les divulguer. Pourtant, je ne voudrais pas que cela déclenche chez certain.e.s d’entre nous des accès de paranoïa démesurée les poussant àvoir des flics partout autour d’elleux, ce qui serait absurde et aurait l’effet inverse. Les scénarios d’infiltration hollywoodiens occupent tant nos cerveaux qu’on a tendance àoublier les formes très bénignes qui peuvent faire de nous des informateur/trice : parler en garde àvue, véhiculer des ragots et des rumeurs au téléphone, dans des soirées du milieu, dans certains dossiers universitaires et, phénomène nouveau et inquiétant, sur les réseaux sociaux.

Et bien sà»r, comme dit plus haut « toute cette machine àproduire des identités et des étiquettes bien pratiques quand il s’agit ensuite de les ranger en organigramme  »

En espérant entamer làune réflexion collective sur la protection de nos lieux et de nos vies.

[Repris d’indymedia Grenoble.]


  • Ils veulent des balances, ce sera pas nous
    La police tente de recruter des indics, des poukaves, des délateurs… Par le biais de la carotte, de la menace ou en faisant appel aux plus vils instincts. Face àces manœuvres dégueulasses des flics, il ne s’agit pas de céder àla paranoïa, mais plutôt d’affiner encore et toujours nos pratiques de sécurité, pour se protéger et protéger nos compagnons, camarades et nos luttes…
    Face au silence sur ces histoires, àla peur ou la paranoïa, plusieurs camarades de différentes villes ont déjàchoisi de rendre publics ces coups de pression et autres mesquines tentatives d’en faire des indics. Il est nécessaire de rendre ces expériences publiques afin de pouvoir s’y préparer.