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Italie : Action directe et sabotage – dissociation et délation

C’est le moment de choisir, sans hésiter plus longtemps !

dimanche 18 janvier 2015

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« - Je n’ai pas de cerveau : seulement de la paille
 Comment peux-tu parler sans cerveau ?
 Je ne sais pas. Mais plein de gens sans cerveau bavardent beaucoup  »

[Citation du film « Le Magicien d’Oz  », 1939. NdT.]

Nous estimons absolument nécessaire de prendre la parole de façon résolue, puisque nous avons assisté àquelque chose que nous considérons comme inadmissible. Depuis déjàlongtemps nous considérions comme préoccupante la diffusion de certaines pratiques au sein des milieux de lutte. Nous pensons que maintenant on ne peut plus hésiter encore. Ce qui, souvent, est présenté comme une querelle idéologique ou une discussion entre des points de vue différents, a bel et bien atteint la pratique de la délation.
C’est ce qui est arrivé avec la publication du texte « I Burabacio  » sur les sites notav.info et infoaut.org, suite aux sabotages qui ont eu lieu en décembre dernier aux gares de Florence et Bologne. Il s’agit de sites qui n’incarnent certainement pas les positions de tout le mouvement No TAV, qui, àson tour, ne peut sà»rement pas avoir la prétention de représenter tous ceux qui décident de réaliser un parcours ou une seule action pour contester la Grande Vitesse et les nuisances.

Depuis longtemps, on assiste àla diffusion publique sur internet de textes et débats inquiétants, des épisodes tenus pour acceptables par certains, vendus comme de simples débats par leurs auteurs, àpeine considérés par d’autres ; maintenant on est arrivés àun point de non-retour, où il est nécessaire que chacun assume ses responsabilités.

De la demande de préservation physique pour une indic aux sempiternelles dissociations et prises de distance par rapport àdes attaques contre la domination, y compris celles qui peuvent être en lien avec la lutte contre le TAV, jusqu’àtergiverser avec tolérance sur la présence de délateurs dans des espaces occupés, voilàqu’on arrive àpublier sur internet des articles où l’on dénonce publiquement les supposés responsables d’actions précises (dans ce cas, les rédacteurs de Finimondo.org, auteurs du texte “A toute volée !†).

Le fait de ne pas s’être toujours exprimés de manière critique au moment où ces événements avaient lieu a probablement laissé ce type de pratiques prendre de l’espace, jusqu’àarriver àcette indécence. Au nom de la stratégie politique et d’une recherche désespérée de légitimité médiatique et sociale, toute critique radicale de l’existant qui sort du chemin prévu, exprimée avec des mots et/ou avec des actions, est souvent pointée du doigt ou, dans le meilleur des cas, invisibilisée.
Une preuve de cela est que, quand les auteurs se rendent compte de l’inconvenance (àleur propre désavantage) des indécences lâches et outrecuidantes qu’ils ont accompli, ils ne font rien d’autre que revisiter de façon maladroite leurs propres mots, en niant en être àl’origine, ou simplement en effaçant les parties les plus graves de leurs textes, nés dès le début par la pressante nécessité de se mettre àl’abri de la répression.

On va de l’hypocrite obsession de vouloir àtout prix faire une différence entre les attaques qui frappent seulement les choses et celles qui frappent aussi des êtres (supposés) humains, en justifiant les premières et en criminalisant âprement les secondes ; jusqu’àla contradiction de prôner une politique qui, du moins en apparence, encourage certaines pratiques (comme le sabotage) pour, après, s’en distancier dans la réalité, en pointant même du doigt d’autres personnes.

Justement parce que “le sabotage est une chose sérieuse†, une pratique historique de quiconque décide de se mettre en jeu pour combattre une injustice particulière ou le système de domination dans son ensemble, il ne peut pas se limiter àdevenir l’objet d’une lutte précise, et a encore moins besoin d’être légitimé par une quelconque assemblée, par l’intellectuel de gauche de service ou par un politicard du mouvement, selon la convenance et les manÅ“uvres de la répression.

Nous pensons qu’il est fondamental que chacun assume désormais ses responsabilités et arrête de faire comme si de rien n’était.
Pour nous, la présence lors de rencontres publiques de personnes responsables de délation (les rédacteurs de notav.info et infoaut.org) est inacceptable. Encore plus s’ils s’arrogent la prétention de disserter sur le sabotage, des accusations de terrorisme et des prisonniers anarchistes, comme cela a presque été le cas àGênes le 13 janvier.
Aujourd’hui comme dans le futur, partout où la même situation se répétera, nous continuerons àfaire en sorte qu’ils ne soient pas les bienvenus.
Notre solidarité va, encore, àceux qui continuent de s’opposer au pouvoir et àl’autorité sans médiations et sans distinctions dangereuses.

Les personnes présentes àla rencontre du 12/01/2015 au Mainasso Occupato, Gênes.

[Traduit de l’italien par nos soins d’Il Mainasso.]

 â€œI BURABACIO†(version originale)
 â€œI BURABACIO†(version retouchée)