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A propos des confineries de « demesure  »
Chroniques de la Grande Guerre des Déconfineurs contre les Confineurs : on a décidé d’en rire...
dimanche 3 mai 2020
Nous avons décidé de nous pencher sur un blog clamant haut et fort son identité anarchiste, mais qui a fait le choix (toxique, selon nous) de s’attaquer à tous les camarades et compagnons (nous en faisons partie) qui n’ont pas porté allégeance idéologique à son hypothèse théoricienne réductionniste très exclusive (et comment dire, très erronée) qu’il a choisi de défendre dans cette période où la quasi totalité de la population de la terre a affaire à la fois à l’extension de la pandémie et aux mesures répressives que les Etats prennent pour la gérer. Il semblerait que ce qu’il s’agit d’attaquer ce n’est plus ni l’Etat, ni les frontières, ni le capitalisme, mais « le Grand Confinement  ». Il semblerait également que quiconque ne citerait pas au mot près la même novlangue et les mêmes calembours que « demesure  » serait à bannir, ou en tout cas, plus proche des moyens du bord, serait à dénoncer publiquement dans la rubrique « faux-amis et vrais opportunistes  » de son blog. Ce rapport autoritaire, appropriateur, sectaire, dénonciateur, malveillant et, pour tout dire, assez peu libertaire, aux énoncés comme aux pratiques, qui fabrique à la fois son armée partidaire, ses soldats, ses généraux et ses transfuges, ne devrait rien avoir à faire chez des anti-autoritaires, et pourtant... Ce n’est pas par plaisir que nous nous penchons sur cette question, mais parce que nous en sommes, encore une fois, une cible directe.
Le blog «  demesure  » (sous-titré «  Brèves du Grand Confinement. Sortir pour saisir l’occasion et inversement  ») a donc été créé pour stipendier «  les confineurs  » et autres «  agents du confinement  » [1], qui sont apparemment bien pires que l’État, le capitalisme, les prisons et les frontières, et vanter la gloire des «  déconfineurs  » et de leurs complices (parmi lesquels des fafs ou conspirationnistes de toutes sortes qui détruisent des radars pour rouler plus vite avec leurs bagnoles de merde ou qui croient que le virus se diffuse par la 5G et «  se déconfinent  » pour utiliser des moyens bien plus importants pour «  demesure  » que leurs fins). On apprend dans le texte de présentation, tenez-vous bien, que «  s’il y aura bien un avant et un après, enfin, c’est entre ceux qui se seront volontairement enfermés à la demande et selon les modalités du pouvoir en laissant les révoltés à découvert [2], ceux qui auront [3] collaboré à l’ignoble unité nationale en appelant explicitement à ne pas briser le confinement, et les autres. Celles et ceux qui rompent les rangs non par simple désinvolture ou pour mener à bien leur petit ou grand business, mais parce que ce n’est qu’en continuant d’attaquer à la source cet existant de misère et d’empoisonnement généralisé qu’on pourra définitivement y mettre fin.  »
C’est incroyable tout ce gauchisme oppositionnel, toute cette confusion et toute cette morale, incapables de s’opposer à l’État et au capitalisme pour ce qu’ils sont vraiment, c’est-à -dire, bien plus et bien pire que de simples «  repaires de confineurs  » (pour reprendre ce qui désigne dans cette novlangue tout ce qui, de près ou de loin, représente L’État). Car «  les confineurs  », donc essentiellement l’État (même si le concept s’élargit jusqu’à nous, on le verra plus bas) se terrent dans des «  repaires  ». Mais qui peut penser sérieusement qu’aujourd’hui l’État se terre, dans l’époque actuelle, où il ne s’est jamais autant montré, au contraire, et où ses forces de l’ordre envahissent tous les espaces dits «  publics  »Â ? Tout cela n’a plus rien à voir avec l’anarchisme, qui est une opposition structurelle à l’État et à son principe même, c’est un pur fourvoiement idéologique, un concentré d’aigreur ressentimenteuse et concurrentielle transformée en dogme. «  demesure  » est donc contre les individus qui «  se seront volontairement enfermés à la demande et selon les modalités du pouvoir  ». Il est plutôt pour que les individus s’enferment, mais pas «  à la demande de L’État  », et pas «  selon les modalités du pouvoir  », comme «  demesure  », on n’en doute pas [4]. Et donc la grande guerre devrait opposer ces «  faux-amis et vrais opportunistes  » à celles et ceux qui «  rompent les rangs  » (pas ceux de «  demesure  », sale transfuge !), mais qui, attention, ne le font pas «  par simple désinvolture   » ou «  pour mener à bien leur petit ou grand business  ». La désinvolture de chaque individu sera probablement mesurée par «  demesure  », videur (pas désinvolte) à l’entrée de la guerre sociale (qui n’est pas son petit ou grand business pour sà »r).
Dans tout ce fatras idéologique pour le moins farfelu, il ne reste plus rien de la crise internationale actuelle : la pandémie, le contrôle et l’exploitation qui vont avec et leur gestion d’État, que ce soit par le confinement ou par d’autres moyens selon les régions du monde (car il n’y a pas que la France, «  demesure  »Â !). Faire un blog sur la crise actuelle en passant à côté de la crise actuelle, c’est fâcheux. Mais alors, que nous propose-t-on réellement ? Une guerre à mener contre des «  faux-amis  » (finis les ennemis...), qui sont, en vérité, des anarchistes, des communistes, des militants anti-carcéraux. Le monde vu par le tout petit bout de la lorgnette pendant que des millions de cadavres s’amoncellent et que les prisons brà »lent à travers le monde. Le petit parti de la malveillance pseudo-anarchiste avance ses petites tentatives de victoires rhétoriques sur d’autres factions militantes, pissant toujours plus sur l’élan profond de l’anarchie : la révolte, le mouvement perpétuel contre la fixation, la liberté, LA VIE.
Le blog «  demesure  » s’enorgueillit donc d’une rubrique intitulée «  Faux amis et vrais opportunistes  » dans laquelle sont dénoncés sans médiation et avec tout le courage que permet un blog, tous les traîtres à la cause déconfineuse qui «  appellent au confinement  », car ce blog est radicalement contre le fait de se confiner face à cette épidémie, ce qui pourrait très bien s’entendre, mais tenez vous bien, «  qu’elle soit réelle ou seulement ressentie  » [5]. Parce que, figurez-vous que radicalité rime avec perspicacité, et qu’il ne faudrait pas penser que ce blog croit ce qui se raconte sur le Covid-19 à la télé et dans les journaux (tous des salauds de confineurs tapis dans leurs repaires) ! Ils ne sont pas dupes, eux. Dans cette rubrique d’ailleurs, ce blog sait comprendre entre les lignes plutôt que lire bêtement ce qui est écrit, comme madame Irma.
C’est ainsi que tous les traîtres à la cause du Grand Déconfinement qui y sont cités – Non Fides, Legal Team Ile-de-France, Secours Rouge, ACTA, l’émission de radio anti-carcérale L’Envolée, une équipe de football (!?), la CNT, Claude Guillon, les Tanneries, l’Organisation Communiste Libertaire, l’initiative «  Du bruit pour les prisonniers  », l’Action Antifasciste, un certain IanB (visiblement nouvelle tête de turc pour «  déconfineurs  » : il lui est reproché de diffuser son film contre la police gratuitement, ce qui semble faire de lui un sale confineur), l’UCL, Serge Quadruppani, etc. – le sont pour avoir, entre des lignes, appelé de manière implicite ou supposée, réelle ou ressentie comme telle par «  demesure  », à se confiner «  à la demande et selon les modalités du pouvoir  » parce qu’ils n’appellent pas explicitement à «  se déconfiner  », à la demande et selon les modalités de « demesure  », c’est-à -dire « pour sortir pour saisir l’occasion (et inversement)  ». C’est vraiment très bête, très policier, très malveillant, oui, mais c’est aussi entièrement faux. Car dans les lignes de ce qu’ils écrivent, et les phrases incriminées sont citées fièrement à l’appui de cette très grave accusation, ces Grands Traîtres à la Grande Cause constatent souvent les ravages du confinement, voire dénoncent ses modalités et attaquent l’État gestionnaire de la pandémie, comme à peu près tous les gens sensés, sauf le blog «  demesure  » et Donald Trump (qui s’attaquent exclusivement... au Grand Confinement). Mais ce faisant, ces transfuges infidèles en oublient d’appeler au Grand Déconfinement pour Sortir et Saisir la Vraie Opportunité avec ses Vrais-amis (le contraire des «  faux-amis  », vous suivez, les mauvais élèves de la politique au fond ?). Et ne pas appeler explicitement à se Grand Déconfiner, ce n’est pas dans la ligne, puisqu’il s’agit de stipendier «  les confineurs  » et de vanter la gloire des «  déconfineurs  » et autres «  déconfinés  » (voir plus haut). Du coup, tous les traîtres qui font autre chose ou parlent d’autre chose (comme des luttes pendant le confinement, des initiatives contre l’État, les prisons, des émeutes et révoltes, etc) sont, entre les lignes, des «  confineurs  » en puissance, terrés dans leurs repaires. Et qu’est-ce qu’on fait à ceux qui ne sont pas dans la ligne, entre les lignes, quand on est un bon déconfineur ? ON LES DÉNONCE. Oui, on les dénonce, SUR SON BLOG, qu’on update exclusivement sur un banc et pas dans un repaire, déconfiné de tout tracas de confineur et débarrassé de tout questionnement un tant soit peu complexe.
Alors on ne s’étonnera pas de trouver aujourd’hui Non Fides (avouons-le, ça n’avait que trop tardé) cité en gras dans la liste noire (ou violette...) où se côtoient tous ceux, les «  faux-amis et vrais opportunistes  », qui, d’une manière ou d’une autre ont proposé des initiatives diverses et (plus ou moins) pertinentes dans cette période étrange (mais pas étrange pour les «  déconfineurs  » qui en ont vu tant d’autres...), ou qui y ont simplement vu autre chose qu’une guerre sur le modèle impérialiste/anti-impérialiste sans merci entre confineurs et déconfineurs de l’enfer. Les faits de complicité implicite avec les confineurs sont graves : Non Fides a rediffusé un appel à montrer de la solidarité pour les prisonniers le 18 mars, et ça c’est bien vrai, ma bonne dame, on l’a même vu de nos propres yeux quand on clique sur le lien de la capture d’écran faite par «  demesure  » (« déconfiné  » depuis son banc, of course) : c’est la preuve. «  demesure  » cite la phrase suivante extraite de l’appel «  Du bruit pour les prisonniers  », c’est cette phrase qui sert, aux yeux du procureur informel, de preuve du délit (la coupe étant de «  demesure  ») : «  Montrons aux prisonniers et prisonnières qu’i·elles sont peut-être isolé·e·s mais pas oublié·es, faisons du bruit à nos fenêtres le 18 à 18h !! (…) Du bruit pour leur montrer notre solidarité en ces temps de confinement où leurs conditions de vie sont durcies et alors qu’aucune mesure sérieuse n’est prise pour endiguer la propagation du virus.  » Et c’est vrai, elle laisse sans voix tellement elle vante le Grand Confinement (et ça aussi c’est vrai, il paraît, il y a des preuves dans la rubrique «  faux-amis et vrais opportunistes  »).
Mais chez les déconfineurs, on sait traiter le lecteur comme on considère qu’il le mérite entre deux publicités, et chacune de ces pièces à convictions (les fameuses «  phrases  », coupées, falsifiées à souhait, ou... dépositions) est accompagnée d’un réquisitoire du procureur «  demesure  », en violet gras, et en version «  pour les abrutis  ». Parce que tout le monde ne sait pas lire entre les lignes dans la ligne qu’il faut et sans fuguer ni transfuger, au garde-à -vous «  anti-autoritaire  ». Alors il faut doubler l’énoncé manipulé (en bon publicitaire, en bon propagandiste de la politique) de son propre énoncé auto-référentiel et auto-promotionnel, ce que l’on appelle vulgairement aujourd’hui dans le marketing, «  un titre pute-à -click  ». La phrase maudite (qui est juste au-dessus) est donc pré-«  traduite  » par un titre qui tient comme toujours beaucoup plus du syllogisme de crapule que du résumé : [violet] «  Fenêtres sans barreaux : restez solidairement chez vous en attendant que l’État s’occupe sérieusement du virus  » [/violet]. Il n’y a pas d’autre mot, c’est bien de la merde... Ça sent pareil. D’ailleurs, joies du déconfinement, alors que nous écrivons ceci, le titre violet gras (c’est la couleur des homélies de «  demesure  ») change pour devenir : [violet] «  Solidarité casanière : pour des mesures d’État sérieuses contre la propagation du virus !  » [/violet]. Oui, c’est toujours aussi nul, un diplomate un peu mauvais a du (re)passer par là , mais c’est toujours [violet]de la merde[/violet]. Alors pinçons nous le nez pour continuer...
Vous ne le saviez pas, mais appeler à montrer de la solidarité comme on le peut avec les prisonniers, c’est donc en fait, entre les lignes, appeler à rester chez soi en attendant que l’État s’occupe sérieusement du virus... Rien à voir avec un appel qui, à un moment où vraiment très peu d’initiatives étaient proposées (pour ne pas dire aucune), invite à mettre, au premier plan des préoccupations, les prisonniers qui se retrouvent doublement enfermés en quelque sorte, par la prison et par le confinement (et pas seulement par la Prison Sociale ou le Grand Confinement, bref pas par des concepts), et ne manquent pas de se révolter partout dans le monde contre la prison et l’État, et pas «  contre le Grand Confinement  » parce que, avec ou sans confinement, ils n’en restent pas moins enfermés et révoltés ! Non, la diffusion de cet appel fait de Non Fides un «  Faux amis et vrais opportunistes  », suppôt des confineurs et ennemi des déconfineurs. C’est important d’avoir des lectures simples quand on recrute façon boucher-charcutier et qu’on fait de la propagande avec de gros slogans sur un mode ouvertement léniniste (mais n’existe-t-elle même plus, la honte ?). Car sans les sur-textes violet gras et le méta-discours fallacieux de «  demesure  », on ne comprendrait plus rien, on accéderait à la complexité du monde (ça, ça fait très très peur quand on élève des champignons dans une caserne), et on perdrait la ligne qui fait de nous l’inverse de ces transfuges, qu’il est urgent de saisir l’occasion de lyncher par les plus vielles et viles méthodes.
C’est très difficile de s’arrêter avec «  demesure  », ses titres, ses déconfineries, ses récupérations, sa politique, et il y aurait encore tant de choses à critiquer dans ce blog qui pue sérieusement, aussi drapé de «  radicalité pure  » (purement spectaculaire, comme souvent avec les post-situationnisteries) soit-il, mais nous avons décidé de répondre à cette énième attaque sournoise. Alors, voici quelques remarques simples à opposer à cette (énième, since 2005) accusation formulée depuis cet anarcho-réductionnisme éculé :
- Non Fides n’est pas «  la source  » de «  Du bruit pour les prisonniers  », contrairement à ce qui est faussement indiqué pour les besoins immédiats de l’accusation du parquet déconfiné : la source de cet appel c’est Indymedia Nantes et ceux qui l’ont publié d’abord sur cette plate-forme. Il fallait être de très mauvaise fois pour ajouter Non Fides à cette liste sur la base de cet appel. Il fallait vouloir ajouter Non Fides à cette liste plus que cet appel lui-même puisqu’il n’a pas d’autre rapport avec Non Fides que d’avoir été repris sous la forme d’une brève sourcée. C’est peut-être ça «  saisir l’opportunité  ». Une hypothèse anarcho-opportuniste qui s’assume ainsi pourrait avoir de l’avenir dans ce monde de requins associés. C’est comme si on considérait que «  demesure  » était la source de la brève «  le repaire de confineurs part en fumée  », alors que la source, c’est France Bleu Limousin, puisque pas un mot de l’article dudit media (suppôt des confineurs) n’y est changé [6] sauf le titre violet gras qui tient la ligne et satisfait la pulsion de mort.
- Non Fides est fier de se retrouver enfin, bien que ce soit dans des conditions complètement irrationnelles (voir point précédent), dans cette nouvelle rubrique à brac des faiseurs de listes violettes d’anarchistes et de communistes comme aux bon temps de Vichy, de J.E. Hoover et du stalinisme, entre deux coffres aux perles, et y compris aux côtés de groupes ou de personnes dont nous sommes très loin à tous les niveaux. Car tous, du Secours Rouge [7] au triste personnage Claude Guillon, y sont accusés à tort et avec toute la mauvaise foi possible (comme dans toute cour de justice qui se respecte...). Nous invitons chacun et chacune à consulter la fameuse rubrique «  Faux amis et vrais opportunistes  » pour constater toute cette mauvaise foi qui mijote, l’imposture démesurée de «  demesure  ». Pas étonnant d’ailleurs que la blague de Guillon [8] ait emmerdé «  demesure  », d’abord c’est de l’humour, et ça c’est intolérable pour «  demesure  » (qui n’est que rage déconfinatrice), mais elle est surtout, et assez clairement un réflexe sain d’anarchiste (pour une fois qu’on peut se réjouir d’une sortie de ce pauvre Guillon...).
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On est aussi étonné d’apprendre que la «  guerre sociale en cours depuis toujours  » est en fait une guerre entre confineurs et déconfineurs... C’était pas si compliqué finalement, et c’est dommage de pas l’avoir dit plus tôt ! Heureusement que l’Etat, en instaurant le confinement est là pour aider «  demesure  » à comprendre ce qu’il faut faire, où regarder, quelle opportunité saisir, où est l’urgence, maintenant on sait qu’on doit être des déconfineurs et qu’on doit attaquer les confineurs et «  les faux-amis  » en les traquant jusque dans «  leurs repaires  ». Amen. Cependant, c’est à la fois réformiste (comme finit toujours ou presque par le devenir le radicalisme idéologique) et moraliste (comme finit toujours par le devenir l’idéologie).
Cette focalisation sur le confinement fait perdre de vue ce que sont l’Etat et le capitalisme, qui pré-existent et existent avec comme sans le confinement (de 2020...). Il s’agit d’un mode de gestion parmi d’autres de la pandémie, choisi par certains États, pas par d’autres. Et après ? Pourquoi vouloir expliquer et critiquer le monde à travers ce prisme réducteur ? Pourquoi traiter de « collabos  », « faux amis  », « vrais opportunistes  » et autres épithètes dont ils ont le secret celles et ceux qui ont choisi une grille de lecture idéologique différente, ou bien celles et ceux qui refusent toute grille de lecture idéologique ? Cette agressivité politique tous azimut, cette construction de soi sur le dos des autres, cette définition exclusive de soi-même par la démarcation et la malveillance envers les autres personnes et hypothèses, ne peut être que le signe néronien d’un naufrage prévisible. - Non Fides ne partage effectivement pas cette lecture politique reaganienne digne de la guerre froide (et son anti-impérialisme) de ce qui est en train de se passer dans le monde (qui n’est pas suspendu aux lèvres de Macron, de Philippe ou de n’importe quelle autre crapule hexagonale...), et qui ferait de la guerre picrocholine entre confineurs et déconfineurs l’alpha et l’omega de cette période, pas plus qu’il ne partage ce que ce blog défend en terme de rapports pervers entre les moyens et les fins, ou les «  opportunités  » et autres «  occasions à saisir  », pour reprendre le langage des vrais-amis et faux-opportunistes. Rappelons que, historiquement, pour les anarchistes, les moyens et les fins sont inséparables, et que cela les différencie de tous les bouchers de l’Histoire. Alors non, nous ne considérons pas que toutes les «  occasions  » sont bonnes à «  saisir  », et Non Fides s’intéresse effectivement aux initiatives qui vont dans le sens de la lutte contre l’État, le capital, les frontières et les prisons. Toujours, «  Grand Confinement  » ou non.
Les seules belles choses que l’on pourra trouver sur ce blog y auront été récupérées ou annexées pour servir un discours qui pour nous n’a plus grand chose d’anarchiste, mais a plus à voir avec un discours dégénératif produit par la réaction à une époque insupportable, du moins, c’est notre hypothèse la plus généreuse.
A ce titre, il est donc justifié de considérer que Non Fides n’est pas dans la ligne de «  demesure  », et doit donc être condamné à son pilori nominatif, à l’exécution sommaire, ou bien pire et bien plus grave encore, à ... figurer dans la liste des «  faux amis et vrais opportunistes  » du blog «  demesure  » (repaire de déconfineurs intègres). Cependant, qui est opportuniste de quoi, reste encore à prouver, et il n’est pas dit que les procureurs, les colonels et les fusilleurs gagnent à la fin. Pour le comprendre, encore faudrait-il adopter un point de vue révolutionnaire et anti-autoritaire un peu plus exigeant, et ça, c’est apparemment pas non plus dans la ligne. Si «  demesure  » a décidé de s’en prendre, comme un vautour devant l’animal blessé de la solidarité, à l’initiative «  Du bruit pour les prisonniers  », c’est certainement parce que comme «  on est tous prisonniers de la prison sociale  » alors il n’y a pas de solidarité à manifester pour les prisonniers des prisons «  pas sociales  » (qui n’ont qu’à se déconfiner comme tous les vrais rebelles sérieux, après tout...).
Nous invitons celles et ceux qui s’y trouvent enfermés, à sortir de cette caverne d’ombres, quitte à se faire traiter de transfuges, de traîtres, de faux-amis, de collabos et de balances comme on le fait dans ce parti, parfois avec l’appui des pires méthodes de calomnie et de dénonciation. L’exfiltration démilitarisée ne pourra être que libertaire. Les confineries c’est mauvais pour la santé.
[/ Aviv Sudividnisel de la Batte, pour Non Fides./]
On ne sait jamais si il faut rire ou pleurer, avec « demesure  ». Alors pour etre bien sur d’avoir compris l’esprit acide qui anime ce blog, nous (nous) soumettons à « demesure  » la brève ci-dessous, elle a le mérite de ne pas être écrite par les « confineurs  » de l’AFP, mais par un véritable déconfiné de la vie, et de respecter, à la lettre, la ligne politique de votre ligne politique :
Salut à vous vrais-amis et faux-opportunistes du Grand Déconfinement, je voulais vous proposer cette brève de la guerre sociale en cours depuis toujours à laquelle on ne peut que contribuer anonymement contre les faux-amis et vrais-opportunistes du Grand Confinement (qu’il faudra tondre à la Libération du Grand Déconfinement). J’ai décidé de ne pas trop réfléchir ou penser pour l’écrire, afin de ne pas altérer ma rage et ma radicalité pure (car je suis une personne radicale par essence, comme vous, j’ai un peu la classe, mais pas trop, pour pas être classiste) :
Aix-en-Provence (Provence-Alpes-Côte d’Azur) : Se déconfiner pour cramer le repaire de confiseurs
Pas de trêve pour les confiseurs. Dans la nuit du 18 au 19 avril aux alentours de 4:00 du matin, une déflagration a été entendue près d’une usine de calissons à Aix, comme quoi l’obligation du confinement n’a pas été efficace contre les rebelles qui se sont déconfinés pour faire flamber le repaire de confiseurs. Les pandores cherchent les coupables, mais ils sont déjà loin (sans vouloir parler à la place des révoltés, nous laissons cela aux journaflics qui sommeille en chacun de vous et qu’on va tuer). Peut-être en avaient-ils marre de toutes ces injonctions au confisement par tous les faux-amis et vrais opportunistes du calisson. Ils voulaient probablement (sans vouloir parler à leur place) attaquer quelques anarchistes faux-amis, leur famille et leurs animaux domestiques, mais n’ayant pas trouvé leur repaire, ils ont dà » se rabattre sur un repaire d’esclaves du travail devrait pourtant moins mériter notre attention que nos collabos. Pour mieux comprendre ce qu’on vous dit, lisez le blog « demesure  » qui n’est pas pour autant une bible parce que les anarchistes n’ont pas de bibles ni de maîtres, mais ça dit quand même toute la vérité. (nous avons hésité à mettre un point ici, pour ne pas confiner cette brève dans une phrase, nous l’avons finalement mis parce qu’on s’en fout de respecter des règles qui n’ont pas été imposées par nous-mêmes)
Mais mince, j’avais pas vu que « demesure  » déclarait qu’« afin d’éviter tout malentendu, il peut être utile de préciser qu’envoyer des textes ou des brèves qui vous semblent en adéquation avec ce projet n’offre aucune garantie ni de publication ni de réponse de notre part. Si les garanties illusoires vous rassurent, adressez-vous plutôt à votre marchand de paradis, votre parti politique ou votre syndicat préféré.  » Ils ont raison, c’est des vrais blousons noirs du blog qui se laissent pas faire par ces collabos de lecteurs. D’ailleurs, les gens comme moi qui sont rassurés par des illusions sur les garanties sont vraiment des confineurs, qu’on me fasse une rubrique et qu’on me tonde ! Et puis, n’allez pas croire que vous pouvez être d’accord avec « demesure  » bande de « faux-amis  », car vous n’êtes pas à la hauteur et moi non plus. Allez, je vous laisse, je vais me déconfiner pour procéder à des achats inutiles à 1 km 05 de chez moi, et que mille Grands Déconfinements fleurissent !
- Pandémie, autorité et liberté
Une page régulièrement mise à jour sur la situation actuelle
[1] Dont vous faites sans doute partie si par exemple, entre autres cas trop complexes pour des idéologues expéditifs, vous avez été infecté par le Covid-19 et que vous ne souhaitez pas participer à sa diffusion meurtrière, si vous vivez ou travaillez avec des personnes particulièrement fragiles, ou bien que c’est votre cas, etc..
[2] Doit-on en déduire que dormir la nuit, c’est laisser les révoltés à découvert ?
[3] Le futur antérieur, c’est le temps des lyncheurs déjà prêts à lyncher avant même qu’il n’y ait quiconque à lyncher ou qu’ils en aient les moyens.
[4] D’ailleurs pourquoi ne pas faire une brève à chaque fois qu’un clampin « se déconfine  » pour acheter sa baguette de pain ou qu’un jogging dure plus d’une heure, si c’est seulement ça la question ?
[5] Formule franchement malheureuse que l’on retrouve à deux reprises distinctes sur le blog, dont son texte de présentation, et qui montre bien la nécessité d’un texte comme Dénégation et radicalité  : une hypothèse (mai 2020, Ravage Éditions) :
[6] Mais des coupes sont systématiquement effectuées, avec Le Parisien comme avec les phrases des camarades et compagnons «  faux-amis  », pour ne faire raconter aux mots que ce qu’on a besoin qu’ils racontent et évacuer, encore et toujours, la complexité, la réflexion et toute propension à susciter l’intelligence du lecteur plutôt que son obéissance pieuse.
[7] «  demesure  » cite la phrase du SR : « Ce guide n’est ni une invitation à accepter le confinement tel qu’il nous est imposé, ni une invitation à le briser.  » Et nous apprend en violet gras que cela voudrait dire [violet] «  Pour un confinement alternatif, mais surtout sans briser celui de l’État  » .[/violet] Garde à vous ! Et laissez bien vos cerveaux à l’entrée pour qu’on puisse les remplir un petit peu...
[8] En effet, on pourrait croire qu’elle est une réaction à «  demesure  », mais nous n’en savons rien : « Des anarchistes s’interrogent… Si le gouvernement promulguait la loi de la pesanteur… Devrais-je sauter du 6e étage pour prouver ma liberté ?  » [/violet] (transformée en [violet] Liberté d’enfermer : les bonnes lois du gouvernement ne sont plus à prouver [/violet] (!).